A l’occasion du 1er Mai, la centrale syndicale réitère son appel au gouvernement à lutter plus efficacement contre la corruption pour sauver une économie nationale en crise.
Dans le discours qu’il a prononcé lors de la cérémonie de célébration de la journée mondiale du travail, lundi 1er mai 2017, au palais des congrès de Tunis, en présence du président de la république Béji Caïd Essebsi, du chef du gouvernement Youssef Chahed, du président de l’Assemblée des représentants du peuple (ARP) Mohamed Ennaceur, et des représentants des autres organisations nationales, notamment l’Utica et l’Utap, le secrétaire général de l’Union générale tunisienne du travail (UGTT), Noureddine Taboubi a appelé la présidence de la république à ne pas accélérer la promulgation de la loi sur la réconciliation économique et financière, en cours d’examen au niveau de la commission de la législation générale de l’Assemblée des représentants du peuple (ARP).
Tout en se disant convaincu de «la noblesse des intentions ayant inspiré cette initiative, qui vise à instaurer une réconciliation nationale globale», M. Taboubi a fait part de ses réticences, eu égard à la tension sociale actuelle et aux mouvements de protestation qui se poursuivent dans plusieurs régions du pays.
Il a appelé, en outre, à un dialogue social qui considère la justice transitionnelle comme «un moyen pour la réalisation d’une réconciliation nationale respectant la constitution et les objectifs de la révolution».
Dans une déclaration faite la veille sur les ondes de la Radio nationale, M. Taboubi avait affirmé que l’UGTT n’a pas d’objection de principe contre la loi sur la réconciliation et que la centrale syndicale apportera son appui à cette loi à la condition qu’elle respecte les exigences de la constitution et que sa rentabilité économique soit prouvée.
D’autre part, et à l’occasion de la journée mondiale du travail, l’UGTT a publié un communiqué où elle a exprimé son inquiétude quant à détérioration de la situation sociale et l’incapacité du gouvernement à apporter les solutions adéquates aux problèmes du chômage et du développement régional, qui sont les principales revendications de la révolution de 2011.
Le communiqué a mis aussi l’accent sur l’aggravation du phénomène de la corruption qui affecte désormais tous les secteurs socio-économiques, «encouragé par l’implication de certains responsables politiques qui facilitent les activités illégales», ce qui a aggravé les difficultés de l’économie tunisienne et empêché le gouvernement d’appliquer la loi et de mettre en œuvre des solutions efficaces pour la relance économique et le redressement de la balance commerciale, dont le creusement du déficit a provoqué une baisse brutale du dinar, la monnaie nationale.
Abderrazek Krimi
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