Les professionnels tunisiens du secteur du cuir et de la chaussure se plaignent de l’importation anarchique, de l’économie parallèle et des surcharges fiscales.
La Fédération nationale du cuir et de la chaussure (FNCC) relevant de l’Union tunisienne de l’industrie, du commerce et de l’artisanat (Utica) a organisé, lundi 12 février 2018, au siège de la centrale patronale, une journée d’études pour débattre de la situation du secteur afin de trouver des solutions efficaces pour surmonter les grandes difficultés auxquelles il fait face et qui s’aggravent de jour en jour.
La journée d’étude, à laquelle ont participé les présidents de chambres du secteur et de nombreux professionnels, a été présidée par Samir Majoul, président de l’Utica, en présence de Hichem Elloumi, membre du bureau exécutif, de Naceur Jeljli, membre du bureau exécutif et président du conseil des fédérations, et d’Akram Belhaj, président de la FNCC.
Prenant la parole à la clôture des débats, M. Majoul a réaffirmé l’engagement de l’Utica à défendre les intérêts du secteur soulignant que les revendications de ses professionnels sont justes et doivent être prises en considération afin de leur permettre de surmonter la crise qui a frappé de plein fouet leurs activités.
L’Utica, a ajouté M. Majoul, est la porte-parole de l’entreprise tunisienne et son défenseur, soulignant que tous les secteurs, et en particulier celui du cuir et de la chaussure, souffrent de l’importation anarchique, du commerce parallèle et des surcharges fiscales.
Au cours de cette journée d’études, les professionnels du cuir et des chaussures se sont penchés sur les difficultés que rencontre leur secteur et sur les perspectives d’avenir de cette industrie.
Ils ont tous affirmé que la conjoncture par laquelle passe le secteur est très difficile et que de nombreuses entreprises sont menacées de disparition. Cette conjoncture laisse entrevoir des perspectives sombres pour la profession.
Ils ont notamment affirmé qu’à l’origine de cette situation figurent, outre la charge fiscale, l’importation anarchique et notamment l’ouverture du marché intérieur aux chaussures importées sans contrôle de la qualité des produits finis et des semi-finis importés, le commerce parallèle et la concurrence illégale faite aux produits du secteur par l’importation de chaussures et de produits en cuir par le secteur de la friperie. Ils ont demandé à l’Etat d’appliquer la loi relative à l’interdiction de la vente de chaussure de la friperie.
Revenant sur les 23 mesures annoncées par le gouvernement au mois de juin 2017 pour la promotion du secteur, plusieurs participants ont souligné que ces mesures n’ont pas encore été appliquées, à l’exception de deux relatives à l’exonération des cotisations de la Caisse nationale de la sécurité sociale (CNSS) et au rééchelonnement de l’impôt, mais leur mise en œuvre pose encore des problèmes.
Outre les prix excessif des matières premières à cause de la dévaluation du dinar tunisien (DT), le secteur souffre des importations et ses franchises, qui se sont accaparés la part du lion du marché, entraînant un affaiblissement continu des artisans du secteur, ont souligné plusieurs intervenants.
Concernant le volet financier, les professionnels du secteur ont demandé à être traité comme ceux de l’artisanat et à bénéficier de microcrédits en tant qu’artisans.
Pour rappel, le secteur compte 251 entreprises (450 avant la révolution) dont 184 totalement exportatrices. En 2017, le secteur a exporté pour 1.222 millions de dinars tunisiens (MDT) dont 660 MDT de chaussures.
Source : communiqué.
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