Colibe : Qui convaincra l’autre, Caïd Essebsi ou Ghannouchi ?

Béji Caïd Essebsi et Rached Ghannouchi.

Une rencontre a eu lieu hier, mardi 7 août 2018, entre le président de la république, Béji Caïd Essebsi, et le chef d’Ennahdha, Rached Ghannouchi, qui a porté sur le contenu du rapport de la Colibe.

C’est ce qu’a indiqué Imed Khemiri, porte-parole du mouvement islamiste, dans une déclaration à Mosaïque FM, mardi 7 août 2018, en précisant que le chef islamiste a dévoilé au chef de l’Etat la position officielle d’Ennahdha vis-à-vis du rapport de la Commission des libertés individuelles et de l’égalité (Colibe).

Le parti islamiste avait estimé, dans un communiqué, que certaines propositions de ce rapport constituent une menace à la famille et à la société.

«Le chef du mouvement a également eu l’occasion d’écouter la position du président de la république concernant l’égalité dans l’héritage, les libertés individuelles et les sujets qui nécessitent un dialogue sociétal», a-t-il déclaré.

Le chef de l’Etat essaie-t-il de convaincre M. Ghannouchi d’accepter certaines propositions de la Colibe ayant posé problème aux islamistes, notamment celles relatives à l’égalité successorale entre les deux sexes, la dépénalisation de l’homosexualité et l’abolition de la peine de mort ? Ou se laissera-t-il convaincre par ce dernier qu’il est urgent d’attendre ?

Pour les islamistes, ces trois points majeurs dans le rapport de la Colibe sont en totale contradiction avec les préceptes de l’islam et de la charia, la loi islamique. Ils prétendent avoir évolué vers une séparation de la religion et de la politique, mais, à la première épreuve, ils apportent la preuve du contraire.

Non, vraiment, les Nahdhaouis restent ce qu’ils ont toujours été, des salafistes qui rêvent d’un Etat islamique voire d’un califat. Tout le reste est mensonge et dissimulation («taqiya») qui n’engagent que ceux qui s’y laissent prendre, par naïveté ou par calcul opportuniste.

E. B. A.

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