Depuis son introduction accidentelle en France en 2004, dans un cargo venant de Chine, le frelon asiatique (ou Vespa velutina) n’a cessé d’envahir plusieurs pays méditerranéens (entre autres), au grand dam des apiculteurs et des particuliers. Toutes la Méditerranée en est menacé, y compris la Tunisie.
Par Amina Mkada
Ces insectes seraient arrivés dans des poteries importées de Chine (zone de Shanghai), dans lesquelles des reines auraient hiberné.
On reconnait le frelon asiatique à sa taille (environ 3cm), son thorax noir et sa tête orange jusqu’aux mâchoires. L’abdomen est brunâtre, avec une bande d’ambre au début, et une tache de la même couleur dans la partie la plus large. Les pattes, noires, ont des extrémités jaunes. Son aiguillon est long et puissant, environ 3 fois celui d’une abeille. Il est aussi environ 3 fois plus grand de taille, que les espèces de guêpes ordinaires.
Un front d’invasion d’environ 100km chaque année
Rien qu’en France, seuls 4 départements sont épargnés (juin 2019). Plusieurs nids ont été déjà repérés en Espagne et au Portugal. L’Europe de l’Est et la Turquie, pourraient être aussi envahies. Chaque année, le front d’invasion s’élargit de 100 km et peut se diriger aussi bien vers le nord que vers le sud, l’est ou l’ouest. En Espagne, ils étaient 2 nids de frelons en 2012, 700 en 2014, 26.000 en 2018.
Le frelon asiatique, mangeur d’abeilles
Dès le mois d’août, ce frelon fait des vols stationnaires devant la ruche. Il attend le retour des butineuses. Une fois l’abeille attrapée, il se suspend à une branche et commence à découper la tête, puis les ailes et les pattes. Il ne conserve que le thorax, riche en protéines, qui, une fois ramené à son nid, nourrira ses larves affamées (le frelon adulte ne mange pas les abeilles).
A partir de septembre, il est même fréquent de voir les frelons pénétrer dans les ruches et manger les couvains, car les abeilles gardiennes sont moins nombreuses à l’entrée. Quand ils n’entrent pas, ce sont les abeilles qui n’osent plus sortir. Un cercle vicieux se met alors en place. Comme elles ramènent moins d’eau et de nourriture dans la ruche, la reine ne pond plus. Le cheptel, affaibli et vieilli, a de grandes chances de mourir à l’arrivée de l’hiver.
C’est un insecte particulièrement vorace. Il peut aussi se nourrir de moules, de poissons, d’oiseaux morts, de fruits, ou même du cadavre d’une vache morte noyée. Sa langue était enflammée après avoir mangé une poire, où il se trouvait à l’intérieur. Le frelon asiatique peut même manger son congénère, une fois mort.
Trois décès consécutifs d’individus, piqués en été 2018 en Espagne, et 2 autres cette année, ont suffi à faire peur à la population, et à surprendre les professionnels concernés. Des décès sont aussi constatés dans d’autres pays méditerranéens.
Trois secteurs menacés
L’invasion du frelon asiatique met en danger 3 secteurs: celui de la biodiversité car il s’agit d’un prédateur d’insecte non indigène, l’économique car il affecte l’apiculture et la culture fruitière, et la santé car il partage des espaces avec des humains.
(Avec El Pais).
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