L’ensemble des études effectuées par les instances financières internationales (FMI, Banque mondiale, Agences de rating, audits…) sur le secteur bancaire tunisien sont unanimes pour relever que les banques tunisiennes ne jouent pas leur rôle dans la collecte de l’épargne et le financement des ménages et de l’économie du pays.
Pis : ces banques restent de petite taille et à dimension essentiellement domestique. Pour preuve, aucune d’entre elles banque ne figure dans le Top 50 des banques africaines, selon le dernier classement des 200 premières banques africaines, publié, début novembre 2019, par l’hebdomadaire ‘‘Jeune Afrique’’. La première, en l’occurrence, la Biat, est classée à la 55e place.
Pour justifier leur contre-performance, les banques tunisiennes évoquent les difficultés rencontrées dont l’effet des dettes carbonisées, la pénurie de liquidités, l’augmentation du TMM qui n’encourage pas l’investissement, la crise que connaît les secteurs pourvoyeurs de liquidités et de devises (phosphate, tourisme…)
Ces difficultés n’ont pas empêché les 12 banques cotées à la bourse de Tunis de réaliser, en 2018, un bénéfice net de 1,19 milliard de dinars, soit une hausse de 8,7% par rapport à 2017. C’est le paradoxe tunisien : des banques bénéficiaires et une économie au bord de la banqueroute.
Interpellé sur cette question des experts dont Moez Laabidi, économiste et universitaire, estiment que «la Tunisie a plus que jamais besoin d’un secteur bancaire efficace et innovant pour renouer avec une croissance solide et inclusive».
Pour y parvenir, Moez Laabidi évoque six réformes salutaires : redéfinition du rôle de l’Etat dans le secteur, l’internationalisation, la modernisation de la gestion des risques, l’optimisation de la gestion des ressources humaines, l’investissement dans la cyber-sécurité et la digitilisation tous azimuts.
Khémaies Krimi
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