L’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (Fao) a inauguré hier, mercredi 4 décembre 2019, à Tunis, la Conférence régionale sur l’amélioration de la productivité de l’eau dans l’agriculture dans la région du Proche-Orient et de l’Afrique du Nord.
Cette conférence de trois jours est la première activité régionale pour la mise en place d’une plateforme collaborative sur la productivité de l’eau, dans le cadre de l’Initiative Régionale sur la rareté d’eau au Proche-Orient et l’Afrique du Nord.
Cette conférence rassemble des chercheurs, des jeunes innovateurs et des décideurs politiques dans un forum scientifique pour discuter l’état des lieux de la productivité de l’eau dans la région, les enjeux et défis auxquels fait face l’eau ainsi que les solutions disponibles.
Cette conférence est appuyée par le projet régional «mise en œuvre de l’agenda 2030 pour l’efficacité, la productivité et la durabilité de l’eau dans la région du Proche Orient et de l’Afrique du Nord» financé par l’Agence suédoise de coopération internationale pour le développement (Sida).
Elle permet aux experts de débattre de la manière dont l’amélioration de la productivité de l’eau (EPL) peut renforcer la durabilité dans le secteur agricole, la croissance économique, maintenir la stabilité sociale et protéger l’environnement dans les zones rurales et urbaines.
La région Mena est la plus touchée par la désertification
Dans son allocution inaugurale, Philippe Ankers, coordinateur du bureau sous régional de la Fao pour l’Afrique du Nord a dit : «Les projections montrent que la fréquence des sécheresses pourrait augmenter de 20 à 60 pour cent d’ici la fin du siècle par rapport aux niveaux actuels, et qu’aucune autre région n’a été aussi touchée par la désertification que la région du Proche Orient et de l’Afrique du Nord.»
Il a appelé à «agir vite» pour relever «le triple défi de la gestion durable de l’eau, du changement climatique, de la sécurité alimentaire et de la nutrition.»
M. Ankers a exhorté les experts, décideurs politiques et jeunes innovateurs, à contribuer à transformer la façon dont nous utilisons l’eau à court, moyen et long termes, en espérant que la plateforme collaborative créée par la Fao puisse faciliter ce processus.
En préparation pour la conférence, la Fao a organisé une série de sessions de formation régionales:
- du 28 novembre au 3 décembre, les experts ont été formés sur la cartographie de la salinité des sols ;
- du 1er au 3 décembre, la Fao a offert une formation sur l’application Wapor, consacrée à la cartographie des cultures par télédétection;
- le 3 décembre, une formation sur la comptabilité de l’eau a été donnée pour familiariser les participants à la compréhension des concepts généraux de comptabilité et d’audit de l’eau, à la compréhension des différences entre les utilisations consommatrices et non consommatrices, et les utilisations bénéfiques et non-bénéfiques, et les initier aux méthodes certaines pour réduire le budget de l’eau;
- les 2 et 3 décembre, une réunion de haut niveau du groupe Aquacrop a été organisée dans le but d’évaluer l’état des lieux d’Aquacrop et la nécessité de la mettre à jour, en plus de proposer une approche globale pour la formation, la diffusion et le développement de nouvelles applications d’Aquacrop à l’avenir.
Le marché de l’innovation
La conférence accueille aussi un «marché» de l’innovation, un espace ouvert pour le partage des connaissances. Le marché est un espace physique en marge de la conférence où la plateforme collaborative de la Fao sur la productivité de l’eau pourra être démontrée. C’est aussi un espace où les agriculteurs/praticiens peuvent rencontrer des experts dans un cadre informel et où tous les participants peuvent partager leurs connaissances, discuter des affiches exposées, des outils et des contributions de manière détendue. Le marché est organisé autour des thèmes de la conférence.
Participation des jeunes
La conférence représente une opportunité pour présenter des solutions technologiques innovatrices, développées par des jeunes universitaires Tunisiens. Un «hackathon» avait été lancé le 1er octobre 2019 au Technopark de l’Université de Manouba lors d’un séminaire sur «l’irrigation intelligente».
Cet événement avait réuni des chercheurs, des professionnels, des étudiants et des jeunes entrepreneurs de startups technologiques. Huit groupes, rassemblant une quarantaine d’étudiants, de différentes universités avaient participé au hackathon et ont développé leurs idées au parc d’incubation Al-Gazala de Technopark. Les résultats de leurs efforts seraient jugés par un jury de spécialistes, y compris des experts de la Fao, et les gagnants seraient annoncés durant la conférence.
Cette conférence et les projets associés s’inscrivent dans le cadre de l’Initiative Régionale sur la rareté d’eau, lancée par la Fao en 2013 pour soutenir les pays de la région du Proche-Orient et de l’Afrique du Nord pour faire face à l’un de leurs défis les plus urgents: sécurité alimentaire et sécurité hydrique, pour un développement économique et social durable dans un contexte de rareté de l’eau.
Source : communiqué.
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