La présidente du bloc parlementaire du Parti destourien libre (PDL), Abir Moussi, a diffusé ce soir, jeudi 5 décembre 2019, une vidéo en direct depuis l’hémicycle de l’Assemblée où elle observe un sit-in avec les 16 autres députés du parti. «Je tiens à vous rassurer et je vous promets que nous n’allons pas baisser les bras, malgré la campagne de dénigrement dont nous faisons l’objet», a-t-elle lancé.
Abir Moussi et ses collègues sont en sit-in ouvert depuis 3 jours, pour exiger des excuses officielles du parti Ennahdha, après que la députée Jamila Ksiksi les ait qualifiés de «clochards» et de «bandits». La présidente du PDL dit avoir diffusé cette vidéo pour rassurer les Tunisiens.
«Nous allons bien et nous sommes fiers d’observer ce sit-in de l’honneur, sit-in pour la Tunisie et le futur du pays. Nous militons pour les Tunisiens, pour que l’Assemblée ne soit plus le théâtre de violences. Nous supportons le froid et le manque de sommeil et nous n’allons pas baisser les bras, malgré la campagne de dénigrement dont nous faisons l’objet», a-t-elle lancé, enveloppée dans une couette rose, avec d’autres députées du parti.
Accusée par des élus d’autres blocs parlementaires de vouloir à semer le chaos dans l’Assemblée dans le but de provoquer sa dissolution, Abir Moussi a assuré que le sit-in vise à mettre les points sur les i et à démontrer qui sont les députés intègres et qui sont hypocrites et ne tiennent pas leurs promesses (sic!).
S’adressant aux Tunisiens, Abir Moussi, endossant un nouveau rôle de militante lance : «Rien ne nous oblige à lutter, si ce n’est votre interêt. Nous avions tout laissé pour vous, même notre famille. On est là, dans ce froid pour vous, car nous savons tous que l’Etat tunisien nous a été volé. Vous voyez bien comment se comportent les Frères musulmans (Ennahdha, Ndlr) gèrent le parlement. On ne compte plus les dépassements, les promesses non-tenues et ce n’est pas terminé, ça ne fait que commencer».
Abir Moussi a tenu un discours de victimisation, sans aucune remise en cause, en assurant que la majorité des médias organisent des plateaux pour donner la parole aux autres députés qui la critiquent et qui, selon elle, mènent une campagne de dénigrement contre elle.
«Nous respectons nos institutions et notre Etat mais il est impossible que l’on se taise après tout ce dénigrement. Ils se font passer pour des victimes alors qu’ils nous insultent tous les jours. D’ailleurs, leurs insultes sont aussi adressées aux Tunisiens, à la Tunisie et à tous ceux qui ont construit le pays depuis 1956. Les voix de la raison ne se tairons pas. Nous luttons pour le futur du pays, pour l’intérêt des Tunisiens, et nous mènerons encore d’autres luttes pour que la vérité éclate», a-t-elle insisté.
Rappelons que les députés du PDL bloquent les travaux de l’Assemblée qui devra examiner la loi de finances, le 8 décembre 2019. Selon Ghazi Chaouachi, député Attayar, si ce projet loi n’est pas adopté le 10 décembre avant minuit, les fonctionnaires n’auront pas leur salaire en janvier 2020… Il a d’ailleurs appelé le président de l’Assemblée, Rached Ghannouchi à appliquer la loi pour faire lever ce sit-in, ou démissionner.
Y. N.
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