Tout compte fait, nous pouvons être fiers, nous autres Tunisiens, de notre système de santé, car nous avons bien géré la pandémie du coronavirus (Covid-19). Les prochaines batailles s’annoncent de nature différente avec un ennemi que nous connaissons mieux. Entre-temps, nos moyens se sont améliorés et il ne pourra plus nous faire peur si nous restons solidaires, comme au tout début, avec les personnes les plus fragiles.
Par Faouzi Addad *
Plus de 120 médecins égyptiens sont morts de la Covid-19, plus de 3000 ont été contaminés et un certain nombre ont été emprisonnés pour avoir protesté ou dénoncé les conditions difficiles de leurs exercices.
Cela nous prouve encore une fois que ce virus est virulent et nous devons apprécier à sa juste mesure le succès de la Tunisie dans la gestion de la pandémie sans avoir perdu un seul membre du corps médical et paramédical.
Les clés du succès, car succès il y a eu, n’en déplaise aux sceptiques rabat-joie habituels, sont multiples mais encore une fois notre système de santé a montré qu’il était fort malgré toutes les failles accumulées au cours des années et auxquels on est tenu de remédier.
Nos hôpitaux publics avec toutes leurs composantes, forts du soutien de la société civile, ont pu s’adapter en un temps record à une situation inédite et très vite s’armer grâce aussi au soutien des ingénieurs et des techniciens de tous bords.
Résultat : nous sommes le seul pays de la région de l’Afrique du nord qui s’en est sorti avec très peu de dégâts. La stratégie mise en place a été, jusque-là, gagnante. N’oublions pas le rôle important de la population dans le respect du confinement des personnes âgées et vulnérables. Cette tranche d’âge a été protégée par les liens familiaux très forts qui existent dans notre société, et ce n’est pas un moindre mérite.
Dans certains pays occidentaux, ces mêmes personnes âgées ont été abandonnées à leur sort pour un grand nombre d’entre elles et ont payé un lourd tribut à la pandémie.
Nous pouvons donc être fiers de notre pays et de notre système de santé. Les prochaines batailles s’annoncent de nature différente avec un ennemi que nous connaissons mieux. Nos moyens s’étant améliorés entre-temps, il ne pourra plus nous faire peur si nous restons solidaires comme lors de la première phase de la pandémie avec les personnes les plus fragiles.
* Professeur en cardiologie.
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