«Diaspora talk #2 : L’impact de la Covid-19 sur l’économie tunisienne et le rôle que jouera la diaspora durant cette période critique», est une conférence virtuelle organisée le mercredi 26 août 2020 par TCE Enterprise, jeune entreprise innovante en entrepreneuriat et en leadership, dans le cadre de son projet ConnecTunisia, mouvement visant la mobilisation et l’engagement des professionnels tunisiens résidents à l’étranger.
Le webinaire a réuni des experts-panélistes pour évaluer la situation économique en Tunisie en période post-Covid-19 et proposer les mesures adéquates favorisant la participation de la diaspora tunisienne au développement de la communauté locale.
L’analyse de l’état des lieux de la situation économique de la Tunisie en post-Covid-19 présente une situation austèrement critique à cause d’une instabilité politique et d’un terrain économiquement fragile même avant la pandémie. Il n’est pas alors surprenant que les conséquences redoutables de la crise soient aggravées par les mesures infructueuses de l’État. «On est en train de prendre des mesures qui ont un impact à moyen terme pour un problème qui est urgent à court terme», a affirmé Eymen Erraies, expert en économie.
La situation économique alarmante face à la Covid-19 impose effectivement la révision des priorités sectorielles, surtout avec la baisse du taux des investissements étrangers. Tous les indicateurs macroéconomiques indiquent que seulement 60% des investissements annoncés en 2019 seront concrétisés et qu’une baisse d’environ 14,2% des flux des investissements est enregistrée pour le premier semestre 2020 comparé à celui de 2019.
Abdelbasset Ghanmi, directeur général de Fipa Tunisia, a souligné, dans ce cadre, que même si la régression des investissements directs étrangers continue à peser lourd sur l’économie tunisienne en ce premier semestre de l’année 2020, cette dernière présentait des signes positives avec la réalisation de 353 opérations d’investissement permettant la création de 4.569 nouveaux postes d’emplois.
Par ailleurs, M. Ghanmi a rajouté que ce temps de crise pourrait apporter des opportunités si l’État se positionne avec un plan de relance et une approche agressive faisant appel à sa diaspora. «On doit intensifier notre coopération avec les TRE notamment les compétences tunisiennes qui travaillent dans des grandes multinationales qui vont nous aider à influencer et à positionner notre Tunisie comme un site attractif pour l’investissement», a-t-il dit. Mais n’est-ce pas lui et ses services qui doivent faire preuve d’esprit d’initiative et d’inventivité pour positionner la Tunisie dans la Tunisie post-Covid-19 ?
Quelles mesures seront alors favorables à l’engagement de la diaspora et à l’attraction des investissements ?
Le branding de la Tunisie est l’un des points mis en exergue. Beligh Ben Soltane, président de la TIA, a insisté sur la nécessité de reconstruire l’image de la Tunisie, et ce avec la contribution directe de la diaspora tunisienne. «On a des compétences et des ressources humaines introuvables à l’échelle internationale ce qui s’est confirmé pendant le confinement. Il faut capitaliser là-dessus car c’est là où la perception est atteinte». M. Ben Soltane a également enchaîné avec plusieurs propositions : développement de services et de produits financiers avec des taux d’intérêts relativement bas par rapport aux pays d’accueil; construction de réseaux solides grâce à des échanges actifs des deux sens; création d’une base de données interactive partagée avec tout le monde; et mise en place d’une stratégie nationale de développement impliquant directement la diaspora.
En outre, M. Ghanmi a mis l’accent sur l’importance de la communication afin de présenter les avantages compétitifs de la Tunisie et de créer des synergies de collaboration pour attirer un plus grand nombre d’investisseurs, tout en veillant à préserver les investissements déjà existants en Tunisie. Ceci dit, une structure de coordination et de médiation orientée vers la diaspora associant pouvoirs publics et secteur privé est bien nécessaire.
Enfin, un clin d’œil sur des exemples à suivre à l’instar des Iles Maurice, l’Éthiopie et d’autres pays africains, a été présenté par M. Erraies où il a souligné l’importance de s’inspirer des bonnes pratiques observées à l’échelle internationale.
Source : communiqué.
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