L’Union nationale de l’industrie hôtelière (UNIH) a élaboré un «Plan Marshall pour le tourisme tunisien», pour aider à sauver l’hôtellerie tunisienne de l’effondrement, suite à la crise induite par la pandémie du coronavirus, à assurer la reprise de l’activité hôtelière à court terme; dès le mois d’avril 2021; et envisager, à moyen et long terme, son expansion et son développement.
L’UNIH appelle, dans l’immédiat, à mettre en exécution, dans les plus brefs délais, la ligne de crédit de 500 MDT décidée pour le secteur touristique; à régler, dans le cadre de cette ligne de crédit, les factures de la Steg, de la Sonede, les cotisations de la CNSS, et les redevances fiscales du 1er avril 2020 au 31 mars 2021; à reconduire les termes de la circulaire 2015-12 de la BCT, relative à la classification des hôtels (classes 4 et 5) et leur éligibilité au refinancement; à reconduire l’article 4 de la loi 36-2018 relatif à l’abattement sur les crédits hôteliers ; à reprendre le «Livre Blanc» comme solution à l’endettement hôtelier; à créer’un fonds de soutien alimenté par des ressources autres que bancaires; et à réglementer et instaurer le même régime législatif et fiscal aux formules d’hébergement informel, notamment le Airbnb et les locations touristiques saisonnières et passagères.
Sur le plan commercial, l’organisation professionnelle préconise la mise en place immédiatement d’une stratégie de communication digitale de crise ; la réactivation de la cellule de crise qui doit être en réunion ouverte et permanente ; l’élaboration de scénarios et d’agendas de relance, en fonction de l’évolution de la pandémie du coronavirus et de la reprise du transport aérien ; le renforcement du partenariat entre les hôteliers et les représentants de l’ONTT à l’étranger pour l’échange quotidien d’informations sur la conjoncture, la situation des réseaux de production et de distribution, ainsi que sur les actions de la concurrence; l’adoption, dans les plus brefs délais, la convention de l’Open Sky et autoriser les compagnies low-cost à opérer; et, last but not least, l’établissement d’une stratégie marketing visionnaire, basée sur les TICs.
Sur le plan social, l’UNIH appelle à trouver des solutions au problème du chômage du personnel hôtelier, tels que la formation, le recyclage, l’alternance…; à créer à cet effet des cellules régionales de gestion des cas ; à adopter la polyvalence et la flexibilité des emplois et des horaires; à appliquer des réductions de salaires, en accord avec les partenaires sociaux; à réviser le Code de Travail et la Convention collective su secteur, à la lumière des nouvelles réalités du marché de l’emploi provoquées par la pandémie du coronavirus; à revenir aux anciens taux de la TVA (6%) et taxes sur les boissons alcoolisées.
Sur le plan gestionnaire, l’organisation préconise la révision de la législation existante sur l’immobilier touristique pour qu’il contribue à la rentabilisation des unités hôtelières; la transformation de certaines unités devenues inexploitables et obsolètes en EHPAD; la création d’un groupement d’intérêts économiques et des chaînes hôtelières volontaires; l’encouragement de l’installation de stations photovoltaïques, d’énergie solaire, et ce par zone touristique; et l’adaptation aux nouvelles réalités de l’après Covid-19.
L’UNIH préconise trois principales mesures politiques, à savoir la relance du Conseil supérieur du tourisme (CST), chargé du suivi des grands dossiers et projets touristiques, composé par les ministres en rapport avec le secteur touristique et présidé par le chef du gouvernement; la relancer la Commission supérieure du tourisme, chargée du suivi et de l’application des décisions prises par le CST, composée des DG et hauts responsables des administrations en relation avec le tourisme et présidée par le ministre du Tourisme; et la généralisation de la création de syndicats d’initiatives dans les municipalités touristiques.
L’UNIH estime, par ailleurs, que la mise à niveau du parc hôtelier existant nécessite une enveloppe de 4 milliards de dinars et que les 225 projets déjà programmés et à l’étude pourront attirer, à terme, jusqu’à 225 milliards de dinars et plus, soit, à court terme, les 199 projets en cours de réalisation pour 2,5 millards de dinars; et à moyen et long terme, 24 mégaprojets nécessitant des investissements de l’ordre de 1 milliard de dinars par projet.
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