L’Unesco réitère son engagement en faveur du cinéma africain avec la présentation, à Tunis, dans le cadre de la 32e édition des Journées cinématographiques de Carthage, de son nouveau rapport intitulé «L’industrie du film en Afrique : tendances, défis et opportunités de croissance». Ce rapport sera présenté le mardi 2 novembre 2021, à la Cité de la Culture de Tunis (Espace des Jeunes Créateurs) de 10h00 à 12h30.
Ce nouveau rapport de l’Unesco est une cartographie sans précédent des industries cinématographiques et audiovisuelles de 54 pays du continent africain dont la Tunisie. Fruit de deux ans de recherche, le rapport analyse les tendances nationales et régionales qui façonnent l’avenir des secteurs du cinéma et de l’audiovisuel. Il présente des modèles stratégiques de développement et de croissance. Il réunit enfin les dates clés du cinéma et de l’audiovisuel permettant ainsi d’avoir le recul historique nécessaire à la compréhension des conditions qui ont forgé le cinéma et l’audiovisuel en Afrique ainsi que les tendances contemporaines qui les façonnent aujourd’hui.
Le rapport de l’Unesco est conçu pour aider les acteurs de l’industrie cinématographique et les décideurs à faire le point sur le paysage actuel et à planifier stratégiquement sa croissance future. Il décortique des sujets clés tels que l’impact des technologies numériques dans la distribution des films, les droits d’auteur et le piratage, l’appui aux talents féminins, la co-production et le financement, la liberté d’expression artistique et l’ensemble des mesures réglementaires et politiques nécessaires à la structuration du secteur.
Pour l’Unesco, l’industrie cinématographique présente un potentiel important et largement sous-exploité pour l’essor économique, la compréhension mutuelle et la promotion de la diversité culturelle. L’industrie cinématographique africaine emploie actuellement près de 5 millions de personnes et représente 5 milliards de dollars du PIB en Afrique. Le rapport offre des recommandations stratégiques pour aider le secteur à atteindre son potentiel estimé à plus de 20 millions d’emplois et 20 milliards de dollars au PIB du continent.
«Le cinéma est le témoin privilégié d’une histoire et d’une géographie. Il a le don et le pouvoir de susciter des émotions, de la curiosité, de l’empathie, par-delà les normes et les préjugés. Il a cette capacité de nous rassembler autour de références partagées, et de toujours élever notre regard. Le développement du cinéma africain est d’abord un enjeu de créativité et de diversité culturelle. C’est un bien culturel, mais aussi un bien public au sens de la Convention de 2005 et qui ne saurait être réduit à sa dimension commerciale», déclare Ernesto Ottone, sous-directeur général de l’Unesco pour la Culture.
La Convention de 2005 sur la protection et la promotion de la diversité culturelle est le principal instrument international de promotion des industries créatives et culturelles et d’appui au statut de l’artiste et des professionnels de la culture. Dans le cadre des programmes de cette Convention et sur la base des recommandations du rapport, plusieurs initiatives originales ont déjà vu le jour.
A titre d’exemple, l’Unesco et Netflix ont lancé en octobre 2021 un concours de courts métrages en Afrique sub-saharienne sous le thème «Contes africains, réimaginés». «Il est important que le secteur du cinéma agisse pour que les voix de l’Afrique soient entendues, en mettant en avant de nouvelles idées et émotions, et en créant des opportunités pour les créateurs de contribuer au dialogue mondial pour la paix, la culture et le développement. Ces voix du cinéma africain, elles se font entendre et c’est heureux. Mais elles ne résonnent pas encore, loin de là, à la mesure et à la hauteur de l’immense potentiel du continent. Un potentiel qui s’exprime en termes de talents et de créativité, et à l’aune de la jeunesse du continent. Un potentiel qui est aussi un levier de développement humain et économique», souligne Audrey Azoulay, directrice générale de l’Unesco.
La présentation du rapport sera assurée Toussaint Tiendrebeogo, secrétaire de la Convention de 2005 de l’Unesco sur la protection et la promotion de la diversité des expressions culturelles. Elle sera suivie échanges avec les participants. Les échanges et recommandations informeront l’assistance technique future dans ce domaine.
Donnez votre avis