Après une cérémonie d’ouverture en grande pompe hier soir à la Cité de la Culture, la 32e édition des Journées cinématographiques de Carthage (JCC 2021) démarre officiellement aujourd’hui dans les salles de cinéma notamment avec la compétition officielle qui compte 12 films dans la catégorie des longs-métrages de fiction en lice pour le Tanit d’or.
Par Fawz Benali
La vie culturelle a repris son cours et le public cinéphile a retrouvé le chemin des salles obscures qui s’illuminent de nouveau avec cette nouvelle édition des JCC qui promet de nous mettre plein les yeux avec une belle sélection de films de tous les genres, de tous les pays et de toutes les cultures.
Le meilleur des dernières productions arabes et africaines
Après une dernière édition en demi-teinte à cause de la pandémie du Coronavirus qui a empêché la tenue de la compétition officielle, les JCC annoncent cette année un retour en bonne et due forme avec toutes les sélections officielles compétitives et non compétitives, ainsi que les différentes sections parallèles.
12 films venant de 9 pays différents (Tunisie, Algérie, Maroc, Egypte, Liban, Somalie, Ghana, Mozambique et Lesotho) ont été retenus cette année dans la compétition officielle des longs-métrages de fiction, dont trois films tunisiens : « Papillon d’or » d’Abdelhamid Bouchnak, « Une histoire d’amour et de désir » de Leyla Bouzid et « Insurrection » de Jilani Saadi.
Le comité de sélection a comme chaque année choisi le meilleur des dernières productions arabes et africaines. Une sélection de films d’univers disparates, réalisés par différentes générations de cinéastes, se voulant la vitrine d’un cinéma du sud en pleine effervescence et désormais à la conquête des grands festivals internationaux.
A l’exception de « Une histoire d’amour et de désir » de Leyla Bouzid (sorti il y a quelques semaines dans les salles de cinéma), tous les films seront présentés pour la première fois en Tunisie, et parmi les plus attendus, figure un autre film tunisien, « Papillon d’or » du jeune réalisateur et acteur Abdelhamid Bouchnak, il s’agit de son deuxième long-métrage après « Dachra », le premier film d’horreur dans l’histoire du cinéma tunisien ayant battu le record d’entrée dans les salles tunisiennes. « Papillon d’or » qui met à l’affiche Fethi Haddaoui, a été choisi par le CNCI pour représenter la Tunisie aux prochains Oscars.
Un cinéma du sud en pleine dynamique
En plus de la nouvelle génération de cinéastes, la compétition officielle est marquée cette année par le retour de grands noms du cinéma arabe et africain comme le tunisien Jilani Saadi avec « Insurrection », mais aussi le marocain Nabil Ayouch, grand habitué des JCC, (son film « Much Loved » censuré au Maroc avait obtenu le Prix du jury aux JCC 2015). Le plus populaire et controversé des réalisateurs marocains est présent cette année avec son dernier opus « Haut et fort », retenu dans la sélection officielle du Festival de Cannes.
Le talentueux cinéaste égyptien Mohamed Diab, que l’on a connu notamment avec « Les femmes du bus 678 » (2010) sur le harcèlement sexuel dans les transports publics au Caire, puis « Clash » (2016) un huis-clos saisissant sur les tensions sociopolitiques post-révolution en Egypte, revient à la compétition officielle des JCC avec « Amira », l’histoire d’une jeune palestinienne dont le destin est bouleversé après qu’elle ait découvert que l’homme qu’elle a cru être son père ne l’est pas.
En plus du film d’ouverture « Lingui, les liens sacrés » du cinéaste tchadien Mahamat-Saleh Haroun, Le cinéma africain représenté par le Lesotho, le Ghana, le Mozambique et la Somalie est également fortement présent cette année comme à l’accoutumée. On y trouve notamment « La femme du fossoyeur » du cinéaste somalien Khadhar Ayderus Ahmed, grand gagnant du de la dernière édition du Fespaco, un film qui a toutes ses chances pour faire partie du palmarès des JCC 2021.
Le jury de la compétition officielle des longs et courts métrages de fiction sera présidé cette année par le producteur italien Enzo Porcelli. Les membres du jury sont : Hoji Fortuna (Angola), Tarek El Shennawi (Egypte), Gessica Fabiola Geneus (Haïti), Daoud Aoulad-Syad (Maroc) et Sofiane Ben Farhat (Tunisie).
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