Commentant l’assignation à résidence de Noureddine Bhiri, le dirigeant du parti islamiste Ennahdha et ancien ministre de la Justice, Fadhel Abdelkefi, a déclaré : «Nul n’est au-dessus des lois, quel que soit son nom ou sa position politique ou sociale».
Le président du parti Afek Tounes, qui parlait au cours d’une conférence de presse tenue par son parti au sujet du budget de l’Etat pour l’année 2022, le jeudi 6 janvier 2022, a également dénoncé, par la même occasion, l’application du Décret n° 78-50 du 26 janvier 1978, réglementant l’état d’urgence, pour justifier cette assignation à résidence, estimant qu’un tel texte de loi n’avait pas sa raison d’être dans un pays démocratique comme la Tunisie, pointant du doigt l’ambiguïté et l’ancienneté de ce décret qui avait été promulgué au lendemain des émeutes du 26 janvier 1978, restées dans l’histoire sous l’appellation de «Jeudi noir» au cours duquel les forces sécuritaires et armées avaient tiré sur les émeutiers faisant plusieurs centaines de morts. Un grand nombres de dirigeants syndicalistes avaient aussi été arrêtés et condamnés à la prison.
Le problème avec ce texte de loi c’est qu’aucun des gouvernements qui se sont succédé depuis 1978, y compris après la révolution du 14 janvier 2011, notamment ceux auxquels Afek Tounes et Fadhel Abdelkefi lui-même ont participé, n’a jugé utile de demander son abrogation. En réalité, la plupart de ces gouvernements étaient contents d’y recourir à chaque fois où la paix civile était menacée.
Rappelons que Noureddine Bhiri, soupçonné dans une affaire terroriste menaçant la sécurité nationale, a été arrêté et assigné à résidence depuis le 31 décembre. Hospitalisé à Bizerte suite à une détérioration de son état de santé, ses camarades du parti Ennahdha affirment qu’il est dans une situation critique et refuse de manger et de se faire soigner. Ils exigent sa libération immédiate. Ce que les autorités rejettent catégoriquement.
Imed Bahri
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