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Pourquoi l’UGTT refuse la privatisation des entreprises publiques ?

Moez Hadidane.

L’économiste, spécialiste des marchés financiers, Moez Hadidane, a donné son avis, samedi 19 mars 2022, dans l’émission économique «Iqtisadna Belmelli», sur la radio IFM, sur les entreprises que l’État tunisien devrait privatiser. Vidéo.

Selon lui, la Société tunisienne d’acconage et de manutention (Stam), filiale de la Compagnie tunisienne de navigation (CTN), spécialisée dans la manutention portuaire et la gestion de ports tunisiens. devrait être la première entreprise à être cédée aux privés, affirmant que ses pertes proviennent surtout de la corruption.

Hadidane a ajouté que cette entreprise, dont la moitié du personnel ne vient même pas au travail, alors que les frais des heures supplémentaires représentent la moitié de la masse salariale, accapare 70% du trafic portuaire en Tunisie, appelant à la création d’entreprises concurrentes de manière à garantir la concurrence.

Selon l’expert, la deuxième entreprise qui devrait être privatisée est la Régie nationale des tabacs et des allumettes (RNTA), qui possède le monopole pour la fabrication et la commercialisation du tabac et des allumettes, mais aussi pour les cartes à jouer et pour la poudre de chasse. «La RNTA est la plus grande entreprise qui alimente la centrale syndicale, et c’est pour cette raison qu’elle refuse sa cession pour les privés», a-t-il expliqué.

L’expert économique a également appelé à la nécessité de privatiser la Société tunisienne de raffinage du pétrole (Stir), dont le déficit annuel au cours des trois dernières années s’élève à 500 millions de dinars (soit 1,5 milliard de dinars en 3 ans), la Société tunisienne d’électricité et de gaz (Steg), l’unique société au monde qui monopolise la production, le transport et la distribution, et freine de développement des énergies renouvelables, et la Société tunisienne de sidérurgie El Fouladh, mais ces entreprises devraient être assainies et restructurées avant d’être cédées aux privés afin d’en augmenter la valeur, estime-t-il.

En fait, si l’Union générale tunisienne du travail (UGTT) ne veut pas entendre parler de la privatisation des entreprises publiques, dont l’écrasante majorité sont déficitaires et maintenues sous perfusion par des injections de fonds pris sur le budget de l’Etat, c’est parce que la puissante organisation syndicale tire l’essentiel de ses effectifs de ces entreprises et ce sont souvent les dirigeants syndicaux qui sont les bénéficiaires de la corruption généralisée qui les mine de l’intérieur.

I. B.

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