Tunisie : un service électronique de transfert de la propriété des véhicules particuliers

Le dispositif de gouvernement électronique est tellement sous-développé en Tunisie que le lancement d’un service électronique de transfert de la propriété des véhicules particuliers est annoncé en grande pompe par… la présidence du gouvernement, qui fait pourtant face à des problèmes autrement plus grave et plus urgents.  

Les préparatifs relatifs au lancement de ce nouveau service électronique, fixé au 11 avril 2023, ont été au centre d’une rencontre, mercredi 5 avril 2023, au Palais de la Kasbah, de la cheffe du gouvernement, Najla Bouden, avec les ministres des Technologies de la communication, Nizar Ben Néji, et des Transports, Rabi Majidi. Il manquait cependant le ministre du Commerce et son collègue de l’Industrie pour que tout le monde figure dans la photo historique !

Selon un communiqué de la présidence du gouvernement, publié hier en fin d’après-midi, ce service sera lancé via le portail e-bawaba.tn. Il s’agit d’une procédure sécurisée et fiable qui nécessite le recours au portail e-bawaba.tn et l’usage d’un identifiant numérique e-houwiya pour les deux parties contractantes, identifiant numérique qui, selon beaucoup d’usagers, n’est pas très fonctionnel, car sophistiqué et encore peu utilisé par les citoyens.

Le service de conclusion des contrats de transfert de la propriété des véhicules constitue le premier service contractuel électronique entre le citoyen et l’administration, indique-t-on. Ce service ne nécessite pas la légalisation de la signature et permet aux citoyens de conclure des contrats d’achat et de vente des véhicules particuliers en ligne.

A cette occasion, Bouden a affirmé la volonté du gouvernement d’améliorer la stratégie de transformation numérique en fournissant l’infrastructure numérique adéquate pour développer les services à distance. Cette démarche devra permettre de simplifier les procédures administratives pour les citoyens jusqu’à l’adoption totale du principe de la signature électronique, a-t-elle ajouté, renvoyant ainsi aux calendes grecques l’adoption de ce système déjà en vigueur dans beaucoup de pays du monde.

C’est à croire que la Tunisie, qui compte le plus de fonctionnaires au kilomètre carré ou rapportés au nombre de la population, résiste encore à l’adoption de l’administration électronique, afin que ses 750.000 fonctionnaires ne chôment pas plus qu’ils ne chôment déjà aujourd’hui !

I. B.

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