On aimerait en savoir davantage sur l’«invention» dont Abdessamad Kribi, ingénieur tunisien spécialisé dans les mines, carrières et chimie industrielle, a parlé au président de la République Kaïs Saïed, lors de leur rencontre, mardi 31 décembre 2024, au Palais de Carthage.
Selon ce qu’en a rapporté le communiqué de la présidence de la république, l’ingénieur «a réussi à fabriquer du papier à base de pierres rares, de résidus de phosphates, de débris de carrières et de déchets de construction». «Exporté à l’étranger aux fins de sa fabrication, ce papier peut être utilisée dans de nombreux secteurs et domaines, en l’occurrence, la production du cahier scolaire et l’industrie de l’emballage et des sacs», ajoute le communiqué. Qui insiste sur un autre mérite de l’invention en question : le papier miracle qui sera tiré de «pierres rares», selon un procédé technique dont on aimerait savoir davantage et des coûts de fabrication que l’on espère avantageux et concurrentiels, aurait un autre mérite, très au goût du jour, celui d’être «une invention écologique» et qu’il «peut être transformé en raison de sa composition originale en… engrais».
Nous n’allons pas nous mettre à rêver de sitôt, même si le nouveau procédé de fabrication de papier écologique qu’a inventé M. Kribi nous met l’eau à la bouche. Nous attendrons d’en savoir plus sur ce procédé révolutionnaire pour pouvoir juger de sa faisabilité, de sa viabilité et, surtout, de sa rentabilité. D’autant qu’une recherche sur le web ne nous a pas permis de savoir grand-chose ni sur l’inventeur ni sur son invention, dont il semble avoir voulu laisser la primeur au chef de l’Etat.
On sait cependant que le papier à base de calcaire ou Stone Paper a été mis au point dès la fin des années 90 en Extrême-Orient où il est produit actuellement. Présenté comme un matériau miracle, il a pris du temps avant d’être connu du large public et il est surtout utilisé sous la forme du sac écologique. Comment M. Kribi a-t-il adapté la fabrication de ce papier aux ressources disponibles en Tunisie et comment a-t-il réussi à en réduire le coût de fabrication? C’est à cette question qu’on a hâte d’avoir une réponse.
Pour sa part, le président Saïed a rappelé, à cette occasion, que la Tunisie est un pays qui regorge non seulement de ressources naturelles mais aussi et surtout de potentialités et de compétences humaines. Il suffit, a-t-il dit, de baliser la voie aux jeunes et de leur offrir les moyens pour qu’ils parviennent à créer des richesses qui leur profitent ainsi qu’à leur pays.
Le président de la République a, par ailleurs, tenu à souligner que les entreprises communautaires, qui sont régies en Tunisie par un cadre juridique clair, est une idée qui procède de la volonté du peuple, rappelant à ce titre les initiatives lancées depuis 2011 par les habitants de plusieurs régions du pays dans la perspective d’exploiter les ressources naturelles afin que celles-ci ne soient pas dilapidées ou accaparées par certaines parties.
I. B.
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