Selon un récent sondage réalisé par Sphinx MEA, 55,9% des Tunisiens jugent favorablement la décision d’interdire les sachets en plastique dans les grandes surfaces.
Le 1er mars 2017, une date marquée par l’interdiction de la distribution des sacs en plastique dans les supermarchés en Tunisie. A l’instar de nombreux pays, cette interdiction intervient suite à la dégradation de l’environnement d’une part et du paysage urbain d’autre part.
Ainsi, une convention entre le ministère de l’Environnement et la Chambre syndicale des grandes surfaces a été signée. Ces dernières s’engagent à remplacer les sacs en plastique à usage unique, habituellement distribués en caisse, par d’autres sacs réutilisables et plus respectueux de l’environnement et ce, à prix réduit.
Quelques mois après l’adoption de cette décision, le Sphinx MEA, en collaboration avec l’Institut supérieur de commerce et de comptabilité de Bizerte, a mené une enquête afin d’évaluer l’impact de l’interdiction des sachets en plastique sur le comportement du consommateur Tunisien.
Il était donc question d’apprécier la sensibilité des Tunisiens face aux problématiques environnementales ainsi que leur comportement pré/post interdiction. Pour ce faire, les enquêteurs ont demandé à 1.289 hommes (45%) et femmes (55%) de répondre à un questionnaire et ce, à la sortie des supermarchés.
La plupart des répondants jugent favorablement la décision d’interdire les sachets en plastique dans les grandes surfaces (55,9%, voir infographie en illustration).
Avant le 1er mars 2017, la majorité des répondants (64,9%) avait pour habitude d’utiliser les sachets en plastique fournis à la caisse lors de leurs courses en supermarchés. Plus de 70% d’entre eux affirment qu’ils leur offraient une seconde vie puisqu’ils les réutilisaient en guise de sacs poubelle (74,7%) ou de sacs de congélation (23,8%), pour transporter des achats ou des affaires personnelles (45,4%) ou encore pour conserver les aliments (26%).
Par ailleurs, plus que la moitié des personnes interrogées ont avoué qu’il leur arrivait de s’approvisionner en sacs en plastique plus que besoin.
L’étude montre que, lors de leurs courses en supermarchés, les Tunisiens interrogés ont remplacé les sachets en plastique par des cabas écologiques réutilisables (42,9%), des sachets à bretelles biodégradables (36,5%) et des couffins traditionnels (33%); vient ensuite l’usage des sacs réutilisables personnels (28%), des sacs non tissés réutilisables (26,8%) et enfin des caddies personnels (19,2%).
Cependant, plus que 80% des personnes interrogées admettent qu’elles continuent à utiliser souvent les sachets en plastique pour leurs achats ailleurs qu’en supermarchés… un chiffre inquiétant mais peu surprenant.
En effet, l’interdiction ne concerne pour l’instant que les sacs distribués en caisse des grandes surfaces et ne s’applique pas aux autres commerces. Or, parmi les 1 milliard de sacs en plastique écoulés par an en Tunisie, seuls 315 millions unités proviennent des grandes enseignes commerciales. C’est pourquoi leur interdiction devrait également s’étendre aux petits commerces qui, à leur tour, sont à l’origine de la distribution d’environ 150 millions de sachets en plastique par an.
Bien qu’arriver à faire adhérer ces petits commerces s’annonce une tâche plus difficile, le ministre de l’environnement a exprimé sa volonté de le faire, dans une deuxième étape.
Le gouvernement envisage également d’interdire, dans un troisième temps, la production et l’utilisation des sachets en plastiques inférieurs à 50 microns. Une étape encore plus difficile que la précédente puisque les professionnels du secteur n’ont pas tardé à exprimer leur inquiétude quant aux conséquences d’un tel décret sur leurs activités. Cependant, tout est question de priorités, les statistiques écologiques sont alarmantes… l’enjeu est vital !
Source : Sphinx MEA.
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