Les consortiums jouent un rôle important dans le renforcement de la compétitivité des entreprises, le développement des exportations et la diversification des marchés.
Par Wajdi Msaed
Le Centre de promotion des exportations (Cepex) a consacré la 8e édition de la Matinale de l’Export, organisée le vendredi 2 octobre 2015, à la Maison de l’Exportateur, à Tunis, au thème : «Consortium pour l’export : comment réussir une stratégie de groupe».
Aziza Hatira, Pdg du Cepex, a, dans son allocution d’ouverture, mis en exergue le rôle important des consortiums dans le renforcement de la compétitivité des petites et moyennes entreprises (PME) et de la stratégie de groupe dans le développement des exportations et la diversification des marchés extérieurs.
Le besoin d’une vision claire
Taoufik Chaabane, expert en stratégies de développement des entreprises et des réseaux, a traité des pré-requis pour réussir une stratégie de groupe, mettant en exergue les facteurs clés de cette réussite, à savoir la détermination d’objectifs précis de la part des associés, l’adoption d’une vision claire et être patient pour espérer atteindre les objectifs assignés car, a-t-il souligné, «le véritable impact du consortium ne se verra qu’après un certain temps».
Gilles Galtieri, expert en développement de consortiums de PME à l’Onudi, a traité, pour sa part, des expériences internationales dans ce domaine, en mettant l’accent sur le cas de l’Italie, «le seul pays au monde qui a eu un cadre légal des consortiums depuis 1975». Il a insisté sur le besoin d’adopter un projet réaliste et bien structuré pour un investissement à long terme et d’élaborer un business-plan à même de définir une stratégie de travail.
Evoquant les principaux résultats du programme de l’Onudi, M. Galtieri a fait savoir que les dizaines de consortiums créés dans différents secteurs (agroalimentaire, mécanique, textile-habillement, TICs, tourisme, consulting…) ont permis aux entreprises adhérentes, grâce à des actions groupées, d’améliorer leur compétitivité, de doubler leur volume d’exportation et d’augmenter leurs emplois.
Chéfia Chelbia, directrice coordinatrice du Fonds d’appui à la compétitivité et au développement des exportations (FACDE), a traité des différentes incitations accordées aux exportateurs à travers les mécanismes mis en place, en l’occurrence le Fonds de promotion des exportations (Foprodex).
On vend le pays avant de vendre le produit
Quatre témoignages sont venus enrichir les exposés préliminaires, plutôt théoriques, par des faits concrets et vécus.
Amir Turki (Afribad/GIE) a affirmé que les Africains cherchent les produits clé-en main. Il faut savoir s’adapter aux réalités de ce marché, sachant que l’action, dans le cadre d’un groupement multidisciplinaire, pourrait garantir des perspectives prometteuses, a-t-il ajouté.
«Et quand on sait que les grands projets en Afrique sont des projets d’Etat, l’Etat tunisien se trouve appelé à assumer lui aussi son rôle dans le suivi et le soutiens des opérateurs tunisiens opérant sur ce marché», a-t-il encore lancé.
De son côté, Khaled Mehiri (Get’IT) a souligné que son consortium est le fruit d’une participation à un salon en France au début des années 2000. Ce groupement de 16 entreprises fait de l’avant-vente sur plusieurs marchés et il a réussi à réaliser une hausse de ses exportations de 20% par an. «On vend le pays avant de vendre le produit ou le service, mais il est difficile de vendre le pays, l’appui politique de l’Etat demeure indispensable», a-t-il expliqué.
Cibler la Chine et les Etats-Unis
Dhouha Chtourou (Carthage Olive Oil) a révélé que les exportations tunisiennes d’huile d’olive conditionnée n’ont pas dépassé 1% de la production nationale en 2007, ajoutant qu’en cette même année, son consortium a vu le jour avec l’association de 4 opérateurs et l’ambition d’élever ce taux de 15% en 2010. «L’expérience n’ayant pas été concluante et, en en l’absence d’un cadre juridique adéquat, on s’est mis d’accord sur la création d’une SA avec un label unifié et on est arrivé à exporter 17% d’huile d’olive conditionnée en 2015, sur une production globale de 320.000 tonnes», a-t-elle ajouté, avant de conseiller à ses collègues de ne pas se contenter du marché européen et de s’orienter aussi vers la Chine et les Etats-Unis.
Autre témoignage, celui de Ridha Mahjoub, coordinateur d’un consortium pièces autos, qui a déploré la faible représentation diplomatique tunisienne sur le continent africain. «La création d’un consortium coûte énormément cher, car il s’agit de mettre en place une structure assez solide et de doter de moyens financiers à même d’aider à atteindre les objectifs assignés», a-t-il souligné.
Notons que les Matinales de l’export sont des rencontres mensuelles destinées aux PME/PMI et à tous les opérateurs du commerce international. Elles de donnent pour mission de développer la connaissance du potentiel et des rouages des marchés d’exportation et d’offrir un cadre propice pour favoriser l’émulation et l’échange des expériences réussies.
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