L’Espérance sportive de Tunis (EST), réduite à 10 pendant une heure, a réalisé une bonne performance en 8e de finale aller de la Coupe arabe des clubs, dimanche 3 novembre 2019, en concédant la parité devant l’Olympique de Safi (1-1), chez l’adversaire. Mais rien n’est encore joué face à une équipe marocaine dotée de très bonnes dispositions.
Par Hassen Mzoughi
L’EST aurait pu prendre un avantage de 2-0, à la 82e minute, si l’arbitre irakien, Ali Sabeh, n’avait pas refusé un but régulier à Hamdou Elhouni, pour un hors-jeu inexistant, après signal de son premier assistant.
Cette décision a directement influé sur le résultat final. Mais ce ne sera pas la seule erreur de jugement de M. Sabeh. Le directeur de jeu n’a pas «vu» le coup de coude de Hamza Khabba au visage d’Elhouni, qui méritait un carton rouge direct (48’). Il s’est montré, par contre, trop sévère contre l’arrière central de l’EST, Mohamed Ali Yaacoubi, expulsé à la 38e minute pour un second carton, alors que le premier semblait déjà excessif. M. Sabeh a tout de même oublié de sanctionner un tirage de maillot de la part de Khalil Chammam dans la zone des 16 mètres (46’), mais il avait bien vu en n’accordant pas un penalty aux Marocains, lorsque la balle est allée toucher le bras de Yaacoubi, replié derrière le dos (30’).
L’EST a découvert un adversaire digne de respect
Dans une ambiance surchauffée sur les gradins, et sur un terrain en excellent état, l’EST a exercé son emprise sur le jeu en première période, mais elle a été contrariée par l’arbitre, et l’expulsion de Yaacoubi qui l’a obligé à se replier pour protéger son camp (sortie du milieu de terrain Mohamed Ali Ben Romdhane, remplacé à la 40e minute par le défenseur central Abdelkader Bedrane) et à jouer les contres, par intermittence. Ce dont ont profité pleinement les Marocains en seconde période, pour monter en attaque et exercer une grosse pression sur leurs adversaires.
Mais si Moez Ben Cherifia a retardé l’échéance à deux reprises, il n’a pu rien faire sur l’énorme frappe de Mohamed El Morabit à la 85e minute, qui a profité d’un coupable manque de réactivité de la ligne défensive pour marquer dans la lucarne.
À dix contre onze, les hommes de Mouine Chaabani ont pu tenir malgré la très grosse pression de l’Olympique de Safi. Ne pas perdre c’est aussi une qualité.
Pas facile à manœuvrer !
Les «Sang et or» ont eu affaire à une équipe «Safiote» digne de respect pour sa combativité, sa bonne organisation défensive et ses qualités technique et athlétiques. Un adversaire à prendre très au sérieux dans la perspective du match retour, dans deux semaines au stade de Rades.
L’Olympic sportif Safi a justifié sa solidité d’ensemble. Il vient d’encaisser face à l’EST un 2e but lors des 5 derniers matches. Mais il sait aussi se montrer opportuniste, comme au tour précédent face au Rifaa (Jordanie), qu’il avait battu 2-1 chez lui après avoir concédé le nul à Safi (1-1), pour passer au tour suivant. Pour une formation qui a flirté avec l’élimination, au tour précédent, sa prestation hier face au double champion d’Afrique est une agréable surprise.
L’EST devrait se méfier de cette formation le 23 novembre prochain à Radès. Au vu de ce qu’ils ont montré, les Marocains ne seront pas faciles à manœuvrer. Ils ne changeront rien à leur style défensif qu’ils assimilent de la meilleure façon, mais ils pourront également exploiter les espaces. En football, quand une équipe sait bien défendre, elle est généralement capable de… marquer et de créer la surprise.
Tout l’enjeu pour l’EST consistera à tromper la bonne défense marocaine tout en se protégeant des coups de butoirs d’El Morabit et ses coéquipiers. Pour finir le travail !
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