L’ancien président provisoire de la république, Moncef Marzouki, a annoncé ce soir, dimanche 24 novembre 2019, son retrait de la vie politique. Il a adressé une longue lettre aux Tunisiens et publié une vidéo où il a prononcé son dernier discours, a-t-il dit.
Moncef Marouki a indiqué avoir décidé de mettre fin à sa carrière politique suite aux résultats des dernières élections, où il a obtenu 3% des voix à la présidentielle.
Un échec que l’ancien président provisoire de la république accepte, tout en assurant qu’il reste engagé pour servir son pays et les causes du peuple.
Dans sa vidéo, M. Marzouki a notamment appelé les Tunisiens à s’engager en faveur du changement de la loi électorale et à lutter contre la corruption, et a passé en revue ses années passées au Palais de Carthage, estimant qu’il a été à la hauteur de ses responsabilités, selon ses dires.
L’ancien président a aussi parlé des problèmes de l’environnement et de la situation socio-économique, en Tunisie, en appelant les jeunes à la solidarité pour construire l’union du Maghreb et celle des peuples arabes.
Pour finir, Moncef Marzouki s’est dit heureux et fier d’avoir contribué à plusieurs réalisations, en citant les libertés, les droits de l’Homme en général et ceux de la femme en particulier.
«Je quitte la scène politique la conscience tranquille, la tête haute, car j’ai été à la hauteur de mes responsabilité lorsque les conditions étaient des plus difficiles», a-t-il encore dit, avant de conclure : «Mes sœurs et mes frères, je vous salue et vous embrasse sur le front en vous souhaitant la réussite».
Professeur de médecine de son état, Moncef Marzouki (74 ans) fût un opposant historique de Ben Ali, qui a occupé, après la révolution de janvier 2011, le poste de président provisoire de la république (2012-2014), sous le règne de la « Troïka« , coalition gouvernementale conduite par le parti islamiste Ennahdha.
Moncef Marzouki, qui s’est souvent montré aussi imprévisible qu’impulsif, durant son mandat, n’a pas toujours fait bonne impression, et a réussi à se faire beaucoup de détracteurs.
En 2014, il s’est présenté à la présidentielle et a été battu au 2e tour, malgré le soutien des islamistes, par feu Beji Caïd Essebsi.
Pour la présidentielle anticipée de 2019, Marzouki a tenté de chercher le soutien des islamistes, à qui il a fait un appel officiel peu de temps avant le scrutin. Un appel resté sans écho. Il sera éliminé au 1er tour avec 3% du suffrage.
Au lendemain du scrutin, Moncef Marzouki a estimé que les résultats étaient décevants, en avouant qu’il a échoué à convaincre les électeurs de voter en sa faveur, tout en assurant qu’il en assume l’entière responsabilité.
Y. N.
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