Cela fait des semaines que le gouvernement tunisien promet d’effectuer des tests en quantité massive pour dépister le coronavirus, Covid-19, plus efficacement, et ce, conformément aux recommandation de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS). Aujourd’hui, alors que les tests dits rapides n’ont toujours pas été acquis, la stratégie communicationnelle des dirigeants tunisiens semble avoir changé.
Lors de son dernier entretien télévisé, le 2 avril courant, le chef du gouvernement, Elyes Fakhfakh, avait assuré que des «tests rapides» seront importés et disponibles vers le 10 avril. Pourtant, à la date d’aujourd’hui, le 14 avril, il n’y a toujours rien eu.
La Tunisie fait clairement face à une rude concurrence sur le marché mondial, puisque plusieurs pays veulent acquérir ces tests et que peu d’entre eux les produisent. On imagine aussi que les prix flambent et que la surenchère est à son comble et dans ce jeu là, on n’imagine pas la Tunisie rivaliser, avec ses maigres moyens, avec les plus offrants.
Ce matin, le ministre de la Santé publique, Abdellatif Mekki, est revenu sur la question des tests de dépistage, de plus en plus évoquée dans les médias, en citant Emmanuel Macron, le président de la France, qui avait souligné hier que seules les personnes souffrant de symptômes seront testées.
Le ministre a indiqué que la même stratégie est adoptée en Tunisie. «Cette stratégie et celle que nous suivons en Tunisie et nous ajoutons à ceux qui ont des symptômes les personnes qui les ont fréquentées de près», a-t-il expliqué. Et on appelle tests ciblés.
Mekki justifie, par ces propos, implicitement, le retard d’obtention des tests rapides et insinue qu’actuellement, on n’a pas besoin de plus de tests, parce que de toute façon, on ne testera que les personnes symptomatiques et l’entourage direct des personnes contaminées. Cela a d’ailleurs été explicitement dit par des responsables du ministère de la Santé, dont M. Mekki lui-même, lors de leurs sorties médiatiques.
Certes, la Tunisie ne pourra pas faire des tests à grande échelle ciblant toute la population, comme la Corée du Sud par exemple, ou, à un degré moindre, l’Allemagne, très bien dotée elle aussi pour s’être lancée très tôt dans la fabrication de réactifs, mais la quantité des tests déterminera, on le sait, l’étendue de l’entourage testé des personnes infectées. Et ce facteur est extrêmement important dans le contexte de la maîtrise d’une épidémie. D’où l’importance de ces tests rapides, même en adoptant «la stratégie française».
C. B. Y
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