Deux nouveaux projets de coopération technique ont fait l’objet d’une cérémonie de signature qui a rassemblé, ce mercredi 8 juillet 2020, Oussama Kheriji, ministre de l’Agriculture, des Ressources hydrauliques et de la Pêche (MARHP) et Philippe Ankers, représentant de la FAO en Tunisie et son coordinateur pour l’Afrique du Nord.
«Ce sont des projets déclencheur qui permettent de trouver des solutions, d’ouvrir des goulots d’étranglements pour que les jeunes puissent investir dans l’agriculture», a déclaré M. Ankers.
La question des investissements en faveur des jeunes agri-entrepreneurs est plus qu’à l’ordre du jour en cette phase de relance économique post Covid-19. Pour appuyer cette relance et garantir la sécurité alimentaire, les jeunes ont besoin de soutien pour innover et créer de la valeur ajoutée dans les filières à haut potentiel de développement, produire avec plus d’efficience surtout dans les filières courtes pour renforcer l’accès aux denrées alimentaires nutritives et trouver des opportunités d’emplois.
Deux pôles interdépendants pour les jeunes en impliquant les jeunes
La FAO a initié en 2019 en partenariat avec le Laboratoire d’économie rurale de l’Institut national de la recherche agronomique de Tunisie (INRAT), et en étroite collaboration avec l’Agence de promotion des investissements agricoles (APIA), un diagnostic complet visant à analyser la situation actuelle et proposer des recommandations concrètes pour augmenter les investissements des jeunes agri-entrepreneurs. Ce diagnostic a débouché sur une feuille de route pour les jeunes qui a été élaboré de façon concertée avec les jeunes. L’une des principales conclusions porte sur le besoin de renforcer les conditions d’accès aux services, notamment les services financiers, les conditions institutionnelles ainsi que les incitations relatives à l’investissement agricole pour permettre aux jeunes d’investir dans les filières agricoles.
À cet effet, des fonds ont été mobilisés dans le cadre du projet «Exploiter les instruments globaux et les produits du savoir» pour contribuer à la réalisation de cette feuille de route. Le projet cible, en plus de la Tunisie cinq autres pays : le Libéria, le Mali, la Mauritanie, la République démocratique populaire Lao, et la Sierra Leone.
En Tunisie, ce projet permettra d’appuyer la mise en œuvre de deux pôles. Un pôle de réflexion géré par l’INRAT. Son objectif est de contribuer au renforcement des conditions-cadre des jeunes à investir dans les filières agricoles en Tunisie à travers des notes d’orientation politique et un dialogue multi-acteurs institutionnalisé.
Deuxièmement, un pôle d’appui aux jeunes agri-entrepreneurs sera mis en place et géré par l’APIA. Celui-ci visera à soutenir un groupe de jeunes agri-entrepreneurs à réaliser des investissements dans la filière laitière-ovin ou la filière huile d’olive du nord-ouest tunisien.
Améliorer la résilience du secteur agricole et agro-alimentaire
Depuis mars 2020, et en pleine période de confinement, la représentation de la FAO a initié une initiative de suivi et de consultation continue avec le MARHP pour appuyer le pays dans cette crise. Ainsi, un comité conjoint entre le MARHP et la FAO, qui inclut aussi le PAM et le FIDA a été établit pour le suivi de la crise Covid-19 en Tunisie.
Ce projet ainsi que les résultats escomptés vont permettre au pays d’assurer un suivi, d’évaluer et analyser les risques et les impacts de cette crise sur l’agriculture et la sécurité alimentaire et développent des mesures d’atténuation des effets négatifs de la crise.
Aussi, un «Plan de contingence 2020-21» pour soutenir la petite agriculture à continuer à produire et à commercialiser leurs produits sera développé. Une unité de veille économique sur les importations sera établie.
Enfin, une plateforme «Export Tunisie» sera lancée afin de fournir aux professionnels les principales informations réglementaires et logistique et de transports relatifs à l’exportation vers les différents pays tiers. Celle-ci sera un relais de communication entre le MARHP d’une part et les producteurs et les exportateurs d’autre part pour faciliter les procédures à l’export. Elle permettra aussi de faciliter la constitution des dossiers d’agrément pour l’exportation de certains produits agro-alimentaires et leurs échanges avec les pays tiers.
À travers la mise en œuvre de ce projet le gouvernement pourra disposer de l’information pour des prises de décisions informées pour gérer la crise et les chaînes de valeurs alimentaires principales de la Tunisie possèderont des plans de résilience et d’adaptation et resteront ouvertes.
Source : communiqué.
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