Privée d’espace culturel à la hauteur des aspirations de sa jeunesse, la région de Gafsa vient de se doter d’un centre culturel du nom de Ali Jida.
Par Hamadi Abassi
Ce projet ambitieux, inauguré le dimanche 6 novembre 2015, est construit sur une superficie de 16.000 mètres carrés. Il est composé de 4 grandes salles multidisciplinaires pouvant accueillir des conférences, des projections cinématographiques et des représentations théâtrales ou musicales, et servir de restaurant, galerie d’art et d’espace d’animation et de loisirs pour les enfants.
Les privés investissent dans la culture
Une bonne partie de la bâtisse, dotée de quarante lits, servira de résidence pour les artistes qui viendraient y travailler et facilitera le bon déroulement des diverses manifestations organisées dans la région.
Cette belle réalisation, qui a coûté 10 millions de dinars (MD) sans aucun recours aux prêts bancaires, s’inscrit dans la volonté des privés d’investir dans la culture, en vue de sortir la région de Gafsa de son isolement et permettre aux jeunes d’échapper à toutes formes d’embrigadement politique et/ou religieux.
Quant on sait que sur les 200 maisons de culture qui existaient dans le pays, il ne subsiste plus aujourd’hui qu’une soixante, livrées au seul ennui de leurs gardiens, on saisit l’importance et l’utilité d’un tel projet.
Il est, également, urgent de redonner vie aux maisons de culture existantes et d’en construire d’autres, afin de diffuser la création artistique dans les régions comme un antidote aux discours radicaux et sectaires.
Résister à la laideur de l’extrémisme
Ces lieux ont pour vocation d’accueillir les créateurs qui veulent résister à la laideur de l’extrémisme par le théâtre, la musique, le cinéma et les autres expressions artistiques. Mais la réhabilitation et la construction des lieux culturels restent insuffisantes si elles ne sont pas accompagnées d’une réelle vision et d’une programmation conforme aux besoins et à l’attente du public des régions marginalisées.
C’est pourquoi nous ne pouvons que saluer les initiatives entreprises par les investisseurs privés, d’habitude réticents lorsqu’il s’agit de culture. Ces mécènes, alarmés par les graves difficultés que traverse le pays, prennent conscience que c’est en encadrant la jeunesse par la culture que l’on pourra éradiquer les forces obscurantistes qui nous menacent.
Pour revenir au centre Ali Jida, qui ambitionne de devenir un pôle culturel important à l’échelle nationale, son directeur compte beaucoup sur la coopération des ministères de la Culture, de l’Education, du Tourisme et de la Jeunesse, ainsi que sur le soutien de la société civile pour assurer sa promotion et son rayonnement au-delà de Gafsa et ses environs.
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