D’une année à l’autre, les saisons agricoles se succèdent et ne se ressemblent pas. L’actuelle a démarré sous le signe du déficit pluviométrique.
Par Wajdi Msaed
Les résultats de la saison agricole et leurs impacts sur les balances commerciales ainsi que les conditions climatiques et leur effet sur l’activité agricole ont fait l’objet d’un point de presse, tenu le mardi 12 janvier 2016, par Saâd Seddik, ministre de l’Agriculture, des Ressources hydrauliques et de la Pêche, au siège de son département.
Le déficit pluviométrique en question
Le ministre a fait part d’emblée de sa préoccupation quant au déficit pluviométrique. En effet, le manque de précipitations entre septembre à décembre 2015 a été de l’ordre de 18%, avec des quantités de pluie variant d’une région à une autre. Le taux des pluies enregistrées étant, par exemple, de 72% par rapport à la moyenne de cette période, au nord-ouest, contre 81% pour le nord-est et 24% pour le sud-ouest.
Eu égard à l’importance des pluies dans la dynamique du secteur agricole et notamment pour les grandes cultures, le ministre a évoqué l’inquiétude manifestée par les agriculteurs, alors que la manne du ciel se fait attendre et l’on assiste à un hiver printanier, offrant la possibilité d’une baignade hivernale en plein mois de janvier, aux habitués des belles plages du pays.
Les quantités d’eau enregistrées durant les derniers mois de l’année 2015, explique Saâd Seddik, n’ont pas atteint les moyennes habituelles. «Trop peu», affirme le ministre, qui tire la sonnette d’alarme et annonce l’élaboration, par son département, d’un plan de sauvetage, qui sera examinée par un conseil ministériel, si les mêmes conditions climatiques continueront de sévir au cours des prochaines semaines, provoquant une sécheresse qui impactera négativement tout le secteur agricole.
Il est à noter, dans ce contexte, que les apports totaux des barrages sont estimés à 250 millions de m3 depuis le début de la saison agricole, ce qui porte les quantités stockées, au 11 janvier 2016, à 1.136 millions de m3.
Production oléicole en régression
L’oléiculture entre deux saisons
Evoquant la production oléicole, le ministre a fait savoir que les prévisions du ministère tablent sur une production d’environ 150.000 tonnes d’huile d’olive contre une moyenne de 185.000 tonnes, durant les 10 dernières saisons, sachant que son département table sur une production de 230.000 tonnes en 2020.
«Une régression a été enregistrée au niveau des exportations d’huile d’olive pour les 2 mois de novembre et décembre, soit 15.000 tonnes contre 27.000 tonnes pour la même période de l’année 2014», a expliqué le ministre de l’Agriculture, ajoutant que la balance commerciale a enregistré une amélioration remarquable durant l’année 2015, ce qui a permis un taux de couverture des importations par les exportations de passer de 60% en 2014 à 98% en 2015, soit une valeur de 3.647 millions de dinars (MD) pour les exportations et de 3.748 MD pour les importations.
«Les exportations des produits agro-alimentaires ont largement contribué à la réalisation de ces résultats puisque leur volume a grimpé de 78% par rapport à 2014», s’est félicité le ministre, qui n’a pas manqué de mettre en exergue le souci du gouvernement d’assurer toutes les bonnes conditions de réussite de la saison agricole.
Appui au secteur
M. Seddik a rappelé, dans ce contexte, les mesures prises dans le cadre de la loi des finances 2016 dont notamment les aides et les primes d’investissement qui seront orientées vers les secteurs prioritaires en vue de préserver les richesses naturelles du pays et aider les agriculteurs à assumer comme il se doit le rôle qui leur est dévolu et améliorer, par voie de conséquence, le rendement de leurs terres et le niveau de leur vie.
Ainsi, les agriculteurs se sont approvisionné de 240.000 quintaux de semences sélectionnées et ont bénéficié des quantités nécessaires en engrais chimiques pour mener à bien la saison céréalière surtout que les superficies emblavées ont été estimées, au 8 janvier courant, à 1,2 million d’hectares.
La saison en cours s’est certes caractérisée par une abondance de production, mais on a enregistré une difficulté de commercialisation et une augmentation sensible des quantités stockées. Aussi des mesures ont-elles étés mises en œuvre pour remédier à la situation surtout pour les cas des filières des volailles et de œufs, des viandes rouges, des dattes, des tomates et des pommes de terre, a rappelé le ministre.
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