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Tunisie : Quelle stratégie économique pour sortir de la crise?

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La révolution du 14 janvier 2011 devait libérer les hommes, les initiatives et les énergies. Elle a aussi aggravé les problèmes structurels de la Tunisie.

Par Wajdi Msaed

Ridha Ben Mosbah, conseiller économique auprès du chef du gouvernement, a été l’invité d’honneur de la Chambre économique tuniso-américaine (AmCham), lors du déjeuner-débat qu’elle a organisé jeudi 28 janvier 2016, auquel ont pris part aussi l’ambassadeur des Etats-Unis à Tunis, Daniel Rubinstein, et Moncef Barouni, ex-président-fondateur de AmCham.

Un développement inclusif et responsable

Devant une assistance composée d’hommes d’affaires et d’experts économique, invités par Khaled Babbou, le président en exercice de l’AmCham, l’ambassadeur des Etats-Unis a salué le gouvernement tunisien pour les démarches concrètes entreprises en matière de réformes économiques, tout en soulignant la nécessité de mettre en place des mesures supplémentaires destinées à relever les défis de la création d’emplois et d’attraction des investisseurs internationaux. M. Rubinstein a ajouté que les Etats-Unis sont fiers d’appuyer les initiatives qui aident la jeunesse tunisienne à devenir plus compétitive dans un marché mondial de plus en plus concurrentiel. Il a aussi insisté sur le rôle important de l’AmCham, dont la mission consiste à impliquer les leaders issus des secteurs public et privé.

Ridha Ben Mosbah a, de son côté, exprimé sa fierté de la révolution du 14 janvier 2011 malgré les problèmes sécuritaires qu’elle a engendrés, insistant sur le fait qu’elle a libéré les hommes, les initiatives et les énergies.

Cependant, la Tunisie est, actuellement, exposée à des risques économiques majeur, notamment un taux de chômage élevé, une perte de compétitivité et un rétrécissement de ses parts de marché, ainsi qu’un contexte géopolitique régional instable et un contexte international tendu.

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Ridha Ben Mosbah.

Par conséquent, un travail considérable doit être effectué pour résoudre ces problèmes. Parmi les actions qui ont été adoptées, dans ce contexte, par l’Etat tunisien: l’approfondissement des réformes structurelles en cours, l’amélioration du climat des affaires à travers un nouveau code d’investissement en cours et la matérialisation du nouveau pacte social à travers la signature de la convention d’augmentation des salaires pour les secteurs public et privé et la création du Conseil national pour le dialogue social.

Tout en développant les grands axes de la stratégie adoptée par le gouvernement tunisien pour amorcer le processus de développement dans ses dimensions  économique et sociale, M. Ben Mosbah a mis en relief les efforts fournis par les citoyens tunisiens pour affronter les problèmes rencontrés après la révolution du 14 janvier 2011 et souligné l’importance de mettre le peuple au cœur de l’opération économique et de consacrer un modèle de développement inclusif et responsable.

Invitée à exprimer ses remarques, suggestions et propositions, l’assistance n’a pas été clémente avec le conseiller du chef du gouvernement. Elle a même été sévère, en faisant remarquer que le peuple tunisien ne voit pas encore le bout du tunnel. «Pas de signe clair et concret de changement susceptible de répondre aux aspirations portées par la révolution», a-t-on souligné.

«On parle, depuis plus de cinq ans, de réformes, mais celle-ci tardent à être mises en route. Ce qu’on doit réformer en priorité, c’est l’administration frappée d’une léthargie très contrariante et qui se dresse parfois comme un obstacle insurmontable devant les entrepreneurs et les hommes d’affaires», a-t-on ajouté.

«Les attentes des jeunes demeurent sans réponse, le fléau du chômage s’aggrave et on attend encore de connaître le programme du gouvernement en matière d’emploi, surtout après les derniers mouvements sociaux qui ont agité le pays», a-t-on encore déploré.

Autres sujets débattus : les moyens à mettre en oeuvre pour garantir la sécurité  énergétique, la diversification des partenariats économiques et la faiblesses des échanges intermaghrébins, notamment entre la Tunisie et l’Algérie.

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Des réformes qui restent à approfondies

Dans ses réponses aux inquiétudes exprimées, Ridha Ben Mosbah a insisté sur la nécessité de réformes approfondies pour renforcer le modèle de société basé sur la démocratie, la liberté et d’Etat de droit pour lequel les Tunisiens ont opté depuis la révolution de janvier 2011.

«La démocratie en Tunisie ne doit pas tarder à assurer», a affirmé le conseiller du chef de gouvernement, en reprenant l’expression de l’ancienne secrétaire d’Etat états-unienne Madeleine  Albright : «La démocratie doit assurer pour avoir un sens réel», laissant entendre que le système démocratique adopté par la Tunisie ne doit pas tarder à donner ses fruits en matières de bonne gouvernance, de transparence et d’équité.

Les réformes de l’enseignement et de l’administration figurent parmi les priorités du gouvernement, qui s’active, avec toutes ses composantes, à redonner l’espoir au peuple tunisien et à répondre à ses revendications à travers mesures dont l’impact positif sera rapidement ressenti.

Dans ce contexte, M. Ben Mosbah a évoqué les discussions engagées par le chef du gouvernement avec les partis politiques et les organisations nationales pour identifier des solutions susceptibles de répondre rapidement aux besoins urgents ressentis par les Tunisiens en matières de création d’emploi et de réduction des inégalités régionales. La démocratie responsable que l’on souhaite instaurer serait inconcevable sans un développement inclusif qui concilie la croissance et l’économie verte.

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