Pour Kaïs Saïed, on l’a compris depuis longtemps, la richesse est considérée comme un crime ignoble. Car, de son point de vue, on ne peut être riche si on n’a pas volé les autres. Richesse et corruption sont donc presque synonymes. Est-ce avec des idées pareilles qu’on va rassurer les entrepreneurs privés qui, jusqu’à preuve du contraire, sont les seuls à créer des richesses et des emplois, tout en payant des impôts à l’Etat, les entreprises publiques étant presque toutes en quasi-faillite ? Vidéo.
Nous aimerions poser cette question au chef de l’Etat qui, lors de la réunion du conseil des ministres, jeudi 10 février 2022, a affirmé qu’il «refuse de s’asseoir à côté de quelqu’un qui sent la richesse», parce que, selon sa philosophie, la richesse pue et empeste. Et d’ajouter, fier de lui : «Quiconque sent la richesse et l’extravagance ne s’assoit pas avec moi.»
Et le président de renouer avec sa rhétorique de la lutte contre la corruption – c’est pour le moment une simple rhétorique puisque rien de concret n’a été fait dans ce domaine – en affirmant que «les revendications du peuple tunisien ne peuvent être satisfaites qu’en assainissant le pays et en traduisant les corrompus en justice». Et d’ajouter : «Il n’y a pas de place pour l’affichage de la richesse, et il n’y a pas de place pour le gaspillage de l’argent.»
En d’autres termes, les riches doivent désormais raser les murs et cacher leur richesse, car au rythme où vont les choses, on ne sait jamais…
Cela dit, ne cherchez pas loin les raisons pour lesquelles l’investissement en Tunisie est, aujourd’hui, à son niveau le plus bas. Ce n’est pas dans une ambiance pareille qu’on va accepter de courir des risques inutiles. De là à penser que Kaïs Saïed fait fuir les investisseurs, on ne vous le fait pas dire.
Imed Bahri
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