Habib Essid reçu à Tripoli par Fayez Sarraj.
Renforcer la stabilité en Afrique du nord est essentiel pour la Tunisie et pour son économie, explique le ministre des Affaires étrangères dans cette tribune.
Par Khemaïs Jhinaoui
Pour la première fois sur la période des cinq dernières années, la Libye avance sur la voie de l’établissement d’un gouvernement national viable. Ceci représente une bonne nouvelle pour la Libye elle-même et pour la Tunisie, également.
L’accord auquel sont parvenus les Libyens sur la formation d’un gouvernement d’entente nationale donne, une fois de plus, raison à l’approche tunisienne qui consiste à résoudre les différends par le compromis et la négociation.
Consécration de la démarche consensuelle
Les élections libres et équitables, qui ont été tenues en Tunisie en 2014, avaient été le produit d’un dialogue sans exclusive entre les différents acteurs politiques, qui a créé un climat de paix civile et de coexistence dans le pays. Le prix Nobel de la paix qui a récompensé les efforts des organisations de la société civile tunisienne assumant la responsabilité de ce processus a été une consécration de cette démarche consensuelle. Cette approche a épargné au pays la tragédie de la politique «à somme zéro» et de ses répercussions désastreuses.
Aujourd’hui, la stabilité en Libye ne peut que servir l’intérêt national de la Tunisie. C’est la raison pour laquelle nous n’avons épargné aucun effort pour aplanir les divergences de points de vue séparant les protagonistes libyens.
A cette fin aussi, nous avons appuyé sans réserve les initiatives de l’Organisation des Nations unies et les efforts du Premier ministre désigné Fayez Sarraj. Tel est la signification essentielle du message du chef de gouvernement Habib Essid et moi-même dont nous souhaitions faire part aux Libyens, lors de notre déplacement à Tripoli au début du mois.
Les tensions et conflits que la Libye a connus, depuis 2011, ont été un environnement propice pour les djihadistes violents, y compris ceux impliqués dans les attentats perpétrés en Tunisie en 2015. Ces attentats terroristes avaient pour but de déstabiliser la Tunisie, porter un coup dur à son économie et isoler notre pays du reste du monde. Les terroristes ont échoué.
Consolider la sécurité des frontières
Les Tunisiens ont fait front comme un seul homme à la menace terroriste. Notre gouvernement a revu de fond en comble et renforcé ses efforts antiterroristes. Avec l’aide de nos partenaires régionaux et internationaux, et particulièrement les Etats-Unis, nous avons consolidé la capacité de veille et l’efficacité de nos forces de sécurité, qui ont été capables de démanteler plusieurs cellules terroristes et déjoué un certain nombre de leurs plans d’attaque.
Nous avons également consolidé la sécurité de nos frontières avec la Libye et nous sommes sur le point d’achever la construction d’une barrière frontalière équipée d’un système de surveillance électronique de pointe. La vigilance des forces armées tunisiennes a administré la preuve de son efficiente protection du pays contre les infiltrations terroristes. En début d’année (le 7 mars 2016, Ndlr), nos forces ont rapidement écrasé une tentative d’incursion menée par des extrémistes de l’Etat islamique (l’organisation terroriste de Daêch, Ndlr) qui ont pris d’assaut la ville de Ben Guerdane.
Donner plus de force à notre sécurité est loin d’être un luxe. Bien au contraire, il s’agit d’une nécessité absolue pour protéger notre jeune démocratie.
Texte traduit de l’anglais par Marwan Chahla
Source: ‘‘Washington Times’’.
* Les intertitres sont de la rédaction.
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