L’organisation I Watch soupçonne la chaîne Nessma TV des frères Ghazi et Nabil Karoui de corruption et d’évasion fiscale.
Après avoir publié hier un article d’investigation sur les montages financiers opérés par Nessma TV et le groupe Karoui&Karoui à travers leurs filiales à l’étranger, Mouhab Karoui, directeur exécutif de l’organisation I Watch a appelé, aujourd’hui, sur Shems FM, la Banque centrale de Tunisie (BCT) à ouvrir une enquête sur les transferts financiers effectués par les sociétés Nessma TV et Karoui &Karoui, au bénéfice de leurs filiales au Maroc, au Canada, à Dubaï et au Luxembourg, ainsi que sur le découvert bancaire d’un million de dinars accordé par la Banque de l’Habitat à Nessma, et sans demander de garanties, en 2011, lorsque Beji Caïd Essebsi était chef du gouvernement provisoire.
La directrice générale de cette banque publique était, à l’époque, Dalila Bader Goubâa, précise Mouhab Karoui, ajoutant que cette dernière a été nommée, en 2014, Pdg des Assurances Salim (filiale de la BH), grâce à l’intervention de Nabil Karoui, membre du bureau exécutif de Nidaa Tounes, et Hafedh Caïd Essebsi, directeur du bureau politique du même parti.
Quand on sait le rôle joué par Nessma TV dans la propagande politique au bénéfice de Nidaa Tounes et de Béji Caïd Essebsi en personne jusqu’à leur accession au pouvoir, on peut s’interroger sur cette étrange proximité entre le monde politique, le milieu audiovisuel et les arcanes de la finance.
Mohab Karoui va plus loin en pointant du doigt l’Assemblée des représentants du peuple (ARP) qui, au lieu de combattre la corruption, cherche à promulguer une loi pour la réconciliation économique et financière dont le but est de blanchir les corrompus et même d’assurer leur protection.
Z. A.
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