Le pianiste bulgare installé à Sousse, Todor Petrov, donnera un récital de piano, demain, samedi 17 décembre 2016, à 18h, au Centre culturel international de Hammamet. (CCIH).
Lors de ce récital, qui sera donné dans le cadre idyllique de Dar Sebastian, Todor Petrov brassera plusieurs cultures et styles musicaux et amènera le public dans un voyage musical à travers la Bulgarie, la Hongrie, la Turquie et la Roumanie.
Il va, surtout, jouer du Liszt. Mais pas forcément celui que l’on connaît. La vie de ce Hongrois du XIXe siècle, compositeur et virtuose de piano, est à elle seule un véritable roman. Grand voyageur, il a non seulement sillonné une grande partie de l’Europe mais il a également exploré et découvert des techniques musicales insoupçonnées jusque là.
Parmi les nombreuses contrées qu’il a visitées figure la Turquie où il fait très probablement, selon les spécialistes, une rencontre, non pas amoureuse cette fois-ci mais musicale, avec l’œuvre d’une femme.
Les femmes, comme l’art, étaient un des piliers de son existence que l’on pourrait qualifier, au même titre que certaines de ses œuvres, de bohémienne. C’est par le truchement des travaux de transcription effectués par Herzmainska de Slupno, qu’il compose les morceaux prévus dans le récital de Todor Petrov.
James Deaville affirme dans ‘‘Liszts Orientalismus : Die Gestaltung des Andersseins in der Musik’’ que Liszt «connaissait une quantité de morceaux orientalistes qui visiblement lui firent un grand effet. Un recueil de 244 pages de danses turques (Danses turques pour piano) […] se trouve parmi les 2500 typographies musicales du recueil de notes de Budapest appartenant à Liszt […]. Une certaine Madame Herzmainska de Slupno transcrivit et arrangea les mélodies vraisemblablement authentiques qui parurent dans un recueil à Constantinople chez F. Adam […] Il est possible que pendant son séjour turc, Liszt entra en possession de ce fascinant recueil. L’écriture arabe du titre, les rares indications de mesure, la seconde augmentée et les gammes musicales orientales, etc. […] exercèrent assurément une forte influence sur un Européen».
Il est vrai qu’à l’époque, la mode de l’orientalisme dépassait souvent le simple engouement des férus de dépaysement.
Il se hissait au rang de style et de philosophie où l’exotisme n’est qu’un prétexte à la créativité. Rappelons- nous ce que disait cet autre virtuose du XIXe siècle, Charles Baudelaire : l’art étonne, l’art fait rêver… le Beau est étonnant.
Voici donc une excellente occasion de se laisser étonner au sens baudelairien du terme…
Source : communiqué.
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