Six ans après avoir quitté Guantanamo, Hedi Hammami dit ne pas avoir d’avenir en Tunisie où il se sent oppressé et souhaite retourner au… centre de détention américain.
Hedi Hammami (47 ans) avait rejoint illégalement l’Italie en 1986 pour y chercher un emploi. Mais des extrémistes religieux lui ont proposé de rejoindre le Pakistan où il a été arrêté, en 2002, et remis à l’armée américaine qui l’a incarcéré à Guantanamo pour suspicion de lien avec Al-Qaïda.
Selon le « New York Times », le Tunisien, qui a toujours démenti tout lien avec l’organisation terroriste, a finalement été libéré, sans inculpation. Il est rentré en Tunisie au lendemain de la promulgation de l’amnistie générale en mars 2011, dont il a bénéficié.
Marié et père de 2 enfants, il a été employé au ministère de la Santé comme ambulancier. Mais, 6 ans après sa libération, il dit souffrir de dépression, de maux de tête et de crises de panique répétitives, à cause du mauvais traitement dont il était victime durant son incarcération aux Etats-Unis et auquel s’ajoute, aujourd’hui, le harcèlement policier en Tunisie.
«Je suis assigné à résidence depuis 2015 et je n’ai plus le droit de travailler. Je vis sous pression et me sens harcelé et oppressé par la police, d’autant que je ne peux même pas quitter la Tunisie ne serait-ce que pour faire du tourisme. Je serais finalement tranquille et en paix dans ma cellule isolée à Guantanamo», a-t-il confié au quotidien américain, en précisant qu’il s’est récemment rendu à la représentation de la Croix-Rouge en Tunisie pour demander d’être mis en contact avec le secrétariat d’Etat américain aux Affaires étrangères pour demander officiellement de retourner à Guantanamo.
Hedi Hammami a, également, indiqué que son épouse algérienne s’est vue confisquer sa carte de résidence et ne peut donc plus travailler en Tunisie. «Je suis continuellement surveillé par la police et me sens oppressé. Si cela continue, je pourrai me suicider», a-t-il ajouté.
Y. N.
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