Accusé d’avoir rencontré secrètement un terroriste détenu à Laouina, Ali Larayedh a expliqué, hier soir, jeudi 22 février 2018, les dessous de cette rencontre.
Selon l’ancien ministre de l’Intérieur et ancien chef du gouvernement provisoire (janvier 2012-janvier 2014), la rencontre n’était pas secrète et c’est le terroriste, en détention, qui a demandé à le rencontrer. Il a fait du chantage aux agents du pôle antiterroriste en affirmant qu’il ne parlerait qu’en présence du ministre de l’Intérieur, a expliqué M. Larayedh.
«Ceux qui ont diffusé l’information veulent créer un lien entre Ennahdha, que je représente, et le terrorisme», a-t-il écrit sur son compte Facebook.
Le député d’Ennahdha a ajouté qu’il a encouragé le détenu à faire des aveux et à donner toutes les informations pouvant être utiles pour l’enquête.
«Je lui ai rappelé que la collaboration avec la police le sert et sert aussi l’intérêt du pays d’autant que c’est un devoir national», a souligné l’ancien ministre, tout en assurant avoir fourni à son ministère tous les moyens pour lutter contre le terrorisme.
«Jamel Slama, suspecté de lien avec l’assassinat de Chokri Belaïd (assassiné par des extrémistes religieux, le 6 février 2013, Ndlr), qui était détenu par la brigade antiterroriste à Laouina, a déclaré qu’il ne parlerait qu’en présence de Larayedh. Une rencontre secrète a alors été organisée entre ce dernier, le détenu et des cadres sécuritaires», a assuré le Me Laouini, membre du comité de défense de Chokri Belaïd, qui a appelé à l’ouverture d’une enquête sur cette rencontre.
Pour Me Laouini, le fait que cette rencontre n’a pas figuré dans le procès verbal de l’interrogatoire est pour le moins surprenant et prête à suspicion. C’est pourquoi, dit-il, il a parlé de «rencontre secrète», que M. Larayedh n’arrive pas vraiment à expliquer et encore moins à justifier. Car si tous les détenus vont s’amuser maintenant à demander la présence du ministre de l’Intérieur et, pourquoi pas demain, du président de la république, pendant leur interrogatoire par la police, où irions-nous ?
Y. N.
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