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Paris se recueille à la mémoire de Bourguiba

Habib-Bourguiba-Paris
Une cérémonie à la mémoire d’Habib Bourguiba a été organisée, ce mercredi 6 avril 2016, sur l’esplanade portant son nom, à Paris.

Cette initiative a été engagée par l’Association du souvenir d’Habib Bourguiba, à l’occasion du 16e anniversaire de la mort du premier président de la république tunisienne, présidée par l’ancien ambassadeur de France en Tunisie Pierre Hunt avec la participation active de l’ancien ministre Tahar Belkhodja, en présence notamment de Slaheddine Ferchiou, Hamadi Redissi, Ghazi Mabrouk, la déléguée auprès de l’Unesco Emba Abbès et de nombreuses autres personnalités.

Une gerbe a été déposée par l’ambassadeur de Tunisie en France Mohamed-Ali Chihi et un émouvant «apologue d’éloge» a été prononcé par Ghazi Mabrouk, au pied du buste de Bourguiba, dont nous publions ci-dessous le texte.

Bourguiba-Paris-Ghazi-Mabrouk

Slaheddine Ferchiou, Tahar Belkhodja, Pierre Hunt, Mohamed-Ali Chihi, Ghazi Mabrouk et Hamadi Redissi.

«Entre ici… Habib Hourguiba» !

Par Ghazi Mabrouk

«Il n’y a pas si longtemps pour certains, à quelques pas d’ici, André Malraux ouvrait grandes les portes du Panthéon à un illustre résistant à l’occupation étrangère, en déclamant son célèbre et historique : «Entre ici Jean Moulin». Sous le fronton gravé en hommage : «Aux Grands Hommes, la Patrie reconnaissante».

Il y prononçait son apologue d’éloge, que nous paraphraserons, en ce 6 avril 2016, dans sa ville ici, pour honorer notre combattant de la liberté, le «Combattant Suprême».

Entre ici Habib Bourguiba, au cœur de Paris, ce Paris du Panthéon des Grands Hommes.

Entre ici Habib Bourguiba, sur le rivage de la Seine, en cette cité que tu as fermement combattue et sans haine, pour la libération et la gloire de ta patrie la Tunisie.

Entre ici Habib Bourguiba, toi qui as traversé les ténèbres pour venir nous retrouver dans «l’obscurité de l’obscurantisme» rampant.

Tu voyais dans l’unité de la résistance un combat majeur pour l’unité de la nation. Cette nation qui avait lutté comme une armée, en face de la victoire, de la claustration et de la mort.

À travers toi, la Tunisie livrait un seul et même combat, alors que la nation était en péril face à la faucheuse du néant.

Aujourd’hui, jeunesse puisses-tu penser à ce Grand Homme, comme tu aurais approché tes mains de sa face irradiante, rayonnante de l’étincelle du 14 janvier. Cette Tunisie éternelle, pour laquelle il s’était sacrifié.

L’écume de nos cheveux blancs doit se faire humble devant votre ardente et jeune lame de fond, dont est plus que jamais porteur le nom de Bourguiba.

Jeunesse de mon pays, séchez aujourd’hui les larmes qui furent celles de vos ainés. Elles coulent encore en ce jour de commémoration, comme celles d’il y a 16 ans. Puisses-tu, cette fois les voir, car elles coulent encore pour toi… Tunisie !

Si les gouvernants actuels veulent constater la véritable image que reflète la Tunisie, il suffirait qu’ils se regardent dans leur propre miroir… à moins qu’il ne s’agisse d’un miroir sans tain !

Par-delà le long calvaire de 13 années que t’avait fait subir ton usurpateur despote, reposes en paix Habib Bourguiba dans ta ville natale, loin du long cortège d’ombres courbées sous le fardeau des dérives de ton héritage volé et détourné.

Entre ici Habib Bourguiba, toi qui avais cessé d’être un résistant tunisien pour devenir l’incarnation de la Tunisie.

Ce jour-là, tu étais le visage de la Tunisie !

Aujourd’hui tu es le visage de la Tunisie !

A travers toi, la grande lutte contre les ténèbres est engagée !»

 

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