La digitalisation du ministère des Finances constitue l’un des poisons les plus efficaces contre l’économie souterraine et l’évasion fiscale.
Par Mohamed Chawki Abid *
De nos jours, la politique est soumise aux lobbys et la souveraineté se monnaie aux plus offrants. Grâce aux TIC, la digitalisation de l’économie parviendra logiquement à mettre à nue le réseau des mafias et à neutraliser leurs effets pervers sur l’économie. Mais, comme la digitalisation constitue l’un des poisons les plus efficaces contre l’économie souterraine (tous segments confondus) et contre toutes les formes de malversation (corruption, opacité financière, évasion fiscale, fuite de capitaux,…), elle ne pourra être implémentée que par un Etat incorruptible.
Alors que les services fiscaux du monde entier essayent d’augmenter leurs revenus en s’assurant que les individus et les entreprises payent les bons montants d’impôts, la transformation digitale rend ceci bien plus simple.
L’utilisation des technologies numériques devient donc une priorité stratégique, tant pour répondre au souci de réduction des déficits (coupes dans les dépenses et hausse de l’efficacité fiscale), que pour consolider le rythme de développement économique.
Dans cette perspective, le numérique devient un outil vital aidant à maximiser la conformité volontaire des contribuables en rendant la compréhension des obligations et le processus plus simple pour eux.
Le projet de transformation digitale du ministère des Finances s’inscrit dans le cadre du plan national stratégique Tunisie digitale 2018, et constitue un premier pas dans la bonne direction pour la modernisation de l’Etat et le développement pérenne de la Tunisie. Il couvrira progressivement tous les départements des finances publiques : système financier, douane, fiscalité, etc.
Le projet de numérisation de l’administration fiscale tunisienne sera d’un apport substantiel pour la réussite de la réforme fiscale, et permettra d’atteindre les résultats escomptés en matière d’équité fiscale, de collecte des recettes et d’endiguement des fuites.
Ainsi, on devrait être capable de généraliser les déclarations en ligne, de renforcer la transparence financière, d’alléger les obligations administratives, de moderniser et d’automatiser les opérations de contrôle fiscal, et de livrer des données fiables.
Vu la grande importance que revêt ce projet d’envergure pour le pays, il est capital pour l’Etat de lui assurer une conduite parfaite en lui octroyant tous les moyens requis : humains, logistiques et financiers.
Comme, la volonté du ministère des Finances semble être irrévocable, le projet devrait recueillir le soutien de tous pour dépasser les réticences et les résistances. Pour ce faire, il faudrait que les médias jouent le jeu pour soutenir cette démarche salutaire, d’une part, et que les professionnels des finances et des TIC n’épargnent aucun effort dans la mise en place de ce dispositif de transparence, d’autre part.
* Ingénieur économiste.
Donnez votre avis