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Affaire de l’anesthésiant périmé : Explications de Saïd Aidi

Saïd Aïdi

L’anesthésiant périmé, qui a causé la mort d’une patiente le 2 décembre 2014, avait reçu une autorisation de mise sur le marché international depuis 2004.

C’est ce qu’a expliqué le ministre de la Santé, Said Aïdi, mardi, à Mosaïque FM, en réponse à cette nouvelle polémique qui secoue le secteur de la santé après celle des stents périmés implantés à des patients dans des cliniques privées, ajoutant: «Après ce cas de décès, il a aussitôt été décidé d’interdire cet anesthésiant.» Un laboratoire canadien a émis, le jour du drame, une mise en garde contre l’utilisation de ce produit, a-t-il aussi expliqué.

«En février 2015, notre département a procédé au retrait de tous les lots de ce produits des établissements hospitaliers» a assuré M. Aïdi, indiquant, par ailleurs, que cette affaire a bien été remise à la justice qui n’est pas encore parvenue à fournir de preuves formelles d’un lien de causalité direct entre le produit en question et le décès de la patiente.

«Aucune intervention médicale n’est sans risque», a-t-il souligné le ministre de la Santé, ajoutant que si cette affaire a éclaté à ce moment précis, c’est bien dans le cadre d’une campagne menée pour le discréditer.

Le Pdg de la Pharmacie centrale, Amine Moulahi, a indiqué, de son côté, que toutes les informations qui circulent autour de cette affaire sont «floues» et «imprécises», dans la mesure où aucune analyse n’a été effectuée pour vérifier s’il s’agit ou pas, dans le cas concerné, d’un anesthésiant périmé. Il faut également que cette analyse soit validée par un laboratoire agréé, a-t-il ajouté.

M. Moulahi avait, par ailleurs, indiqué, dans une déclaration à Kapitalis, que la Pharmacie centrale demeure la seule partie autorisée à importer et distribuer les médicaments dans les secteurs public et privé, précisant qu’elle dispose de toutes les données relatives aux produits médicaux qui passent par ses circuits, dont l’anesthésiant en question.

La Pharmacie centrale, a-t-il dit, présente une garantie de la qualité et de la validité des produits qu’elle commercialise, soulignant que toutes les opérations passent impérativement par la commission supérieure des marchés publics relevant du ministère de la Gouvernance et de la Lutte contre la corruption.

De son côté, le porte-parole du Tribunal de première instance de Tunis, Sofien Selliti, a indiqué, dans un communiqué, que le parquet a ordonné l’ouverture d’une enquête pour «homicide involontaire commis ou causé par maladresse, imprudence, négligence, inattention ou inobservation» (article 217 du code pénal), à la suite du décès cité ci-haut.

Les résultats de l’enquête ont révélé que les causes apparentes de la mort ne sont pas liées à une erreur humaine, a-t-il précisé, et la composition d’un médicament administré à la malade pourrait être à l’origine du décès.

Selon la même source, les résultats de l’enquête ont également révélé que la Commission d’achat des médicaments (CAM) a importé cet anesthésiant d’un laboratoire étranger pour le compte de la Pharmacie centrale. Suite à une correspondance avec ce laboratoire, il s’est avéré que ce produit présentait une anomalie au niveau de sa composition. Il avait alors été retiré de tous les hôpitaux, a affirmé M. Selliti, en souligné, par ailleurs, que l’enquête se poursuit au sein de la sous-direction des affaires criminelles de la garde nationale de Ben Arous, en vertu d’un mandat du juge d’instruction près du Tribunal de première instance de Tunis, qui est en charge du dossier.

C’est le magistrat Ahmed Rahmouni, président de l’Observatoire tunisien de l’indépendance de la justice (Otij), qui a révélé l’affaire de l’anesthésiant périmé, précisant que la justice est en train d’examiner plusieurs affaires en rapport avec l’utilisation de ce produit qui aurait causé plusieurs décès.

I. B. (avec Tap).

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