Contrairement aux allégations la journaliste Imen Ben Hassine, le médicament expérimenté par l’Institut Pasteur de Tunis donne un grand espoir aux malades atteints de leishmaniose.
Le film documentaire intitulé ‘‘Les tueurs fabriquent-ils des médicaments ?’’, réalisé par la journaliste Imen Ben Hassine, diffusé par la chaîne Al Jazeera Documentaire, le samedi 17 décembre 2016, jour de célébration du 6e anniversaire du déclenchement de la révolution tunisienne, est l’exemple même de la désinformation qui n’a d’autre objectif, outre le buzz facile, que de montrer que cette révolution a été un échec sur toute la ligne.
Au-delà du titre, ô combien vendeur, «هل يصنع القتلة الدواء؟» («Les tueurs fabriquent-ils des médicaments?»), dont l’excès n’a pas besoin d’être prouvé, le sujet, qui est la recherche d’un médicament pour les personnes atteintes de leishmaniose, se prête peu à la recherche de l’audience télévisée et encore moins à la désinformation politiquement orientée.
Que raconte ce soi-disant film documentaire? A en croire la pseudo-journaliste d’investigation, l’Institut Pasteur de Tunis, institution dont le sérieux et la rigueur scientifiques ne souffrent aucun doute, a expérimenté sur des patients tunisiens atteints de leishmaniose un médicament dangereux préparé par des laboratoires américains dans le but de soulager des soldats américains ayant contracté cette maladie lors de l’intervention militaire américaine en Irak, en 2003.
Que ces allégations soient diffusées par une chaîne télévisée financée par le Qatar, l’émirat gazier à la solde des Etats-Unis, et dont le territoire a été utilisé, lors de cette intervention, comme base de décollage des avions de l’US Army, ferait peut-être sourire, si Imen Ben Hassine avait fait honnêtement son travail. Or, notre consoeur, dont on aimerait connaître le montant du contrat signé avec Al Jazeera pour pondre un film documentaire aussi médiocre, a bidonné de bout en bout, inventant un véritable complot contre la santé des Tunisiens qui n’existe, finalement, que dans sa tête et dans celui de ses commanditaires.
On comprend, dès lors, la colère des responsables de l’Institut Pasteur de Tunis, qui ont démenti catégoriquement les graves allégations et les accusations portées à l’encontre de leur institution. Tout en condamnant «avec la plus grande vigueur cette nouvelle campagne calomnieuse et diffamatoire orchestrée par cette chaîne et la réalisatrice du documentaire», ils ont tenu à «rassurer le public quant à l’absence de tout risque ou danger lié à l’essai thérapeutique réalisé dans les régions de Kairouan, Gafsa et Sidi Bouzid où sévit la leishmaniose cutanée.»
«Les résultats de cette recherche donnent un grand espoir de mettre à la disposition des patients atteints de cette maladie un nouveau médicament sous forme d’une pommade appropriée, efficace et d’utilisation simple», ajoute l’Institut Pasteur de Tunis dans un communiqué, qui va organiser aujourd’hui, le lundi 19 décembre, Tunis à 11h00, à son siège, pour faire à nouveau toute la lumière sur cette affaire et apporter tous les éléments d’information nécessaires.
I. B.
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