Les comptes de la Société tunisienne de banque (STB) ne sont pas impactés par le déficit de l’une de ses filiales, la Banque franco-tunisienne (BFT).
Par Wajdi Msaed
La STB a organisé, vendredi 10 mars 2017, au siège de la Bourse des valeurs mobilières de Tunis (BVMT), une communication financière consacrée à l’état d’avancement de la stratégie de transformation de l’établissement et ses réalisations au 31 décembre 2016.
«La transformation est avant tout une culture qui permet d’imaginer, d’agir et d’améliorer», a lancé Samir Saied, le directeur général, à l’ouverture de la séance. «La STB a toujours été et restera au service de l’économie tunisienne, et, à ce titre, elle constitue un symbole national. Nous nous employons à la remettre sur le podium en 2020», a-t-il ajouté.
La stratégie de transformation
Après avoir rappelé les principales phases historiques par lesquelles est passée cette institution, première banque nationale tunisienne à voir le jour en 1957, qui a toujours été la première en termes de dépôts, de crédits et de contribution au développement économique de la Tunisie, Samir Saied a présenté les principaux axes de la stratégie de transformation adoptée par la STB et mise en œuvre depuis juillet 2016.
«Cette stratégie, basée sur une vision, fruit d’un travail participatif de toutes les compétences de la banque, est orientée vers le client, en tant que partenaire de développement innovant, et aux actionnaires en leur offrant une croissance soutenue, saine et durable», a encore précisé le directeur général.
Pour les collaborateurs de la banque, cette stratégie promet un environnement engageant, motivant et épanouissant, surtout pour les compétences qui cherchent et à lui faire atteindre de nouveaux paliers sur la voie de l’excellence et à la rendre plus compétitive.
Et pour la Tunisie, la STB s’engage, à travers cette stratégie, à «être toujours un acteur socio-économique influent et responsable, qui soutient les entreprises en général et les PME en particulier, et développe la micro-finance, en vue de booster le développement inclusif et durable», souligne encore Samir Saied.
Réalisations conformes aux attentes
Avec 47 chantiers et plus de 200 initiatives, la vision STB 2020 permettra de réaliser une croissance rentable et d’inverser, par voie de conséquence, la courbe de performance, grâce à des ratios en nette amélioration et en conformité avec le business-plan.
Ainsi, sur le plan quantitatif, les réalisations sont en parfaite harmonie avec les objectifs tracés, aussi bien au niveau des dépôts de la clientèle, que ceux du résultat brut d’exploitation (RBE 146 millions de dinars tunisiens, MDT), du résultat net d’exploitation (70 MDT) et de la plupart des autres indicateurs.
Evoquant les créances accrochées du secteur touristique, qui ont longtemps plombé les comptes de la banque, le DG a fait savoir que le programme de restructuration de ces créances a été conçu selon une approche associant toutes les parties prenantes et s’articulant sur 3 étapes fondamentales : le diagnostic, l’assainissement et le développement. L’objectif étant d’assister les clients en difficulté, d’apporter le savoir-faire en matière d’ingénierie financière et de contribuer au redressement du secteur.
Ouverture de 14 nouvelles agences
Plusieurs questions ont été soulevées par l’assistance, pour la majorité actionnaires et des professionnels de la finance. On s’est notamment interrogé sur les résultats consolidés du groupe STB, sur l’impact sur ces résultats de la situation problématique de l’une de ses filiales, la Banque franco-tunisienne (BFT), l’ouverture de la banque à l’international, le faible taux de bancarisation dans le pays…
En réponse, Samir Saied a assuré que le déficit BFT n’aura aucune incidence sur la situation de la STB, qui est bien suivie par les instances nationales (ministère des Finances, Banque centrale) et internationales (FMI, Banque mondiale).
A propos du taux de bancarisation, il a admis qu’il est faible et en-dessous des normes en vigueur dans des pays de même niveau de développement que la Tunisie, soulignant, à ce propos, l’effort soutenu de la STB pour renforcer son réseau d’exploitation par la création, au cours des 12 derniers mois, de 14 nouvelles agences répondant aux normes de gestion moderne basée sur le système d’information et de digitalisation.
Rappelant le rôle joué, jadis, par la STB à l’échelle africaine, M. Saied a affirmé que la banque dispose de tous les moyens, surtout humains, pour s’externaliser et s’ouvrir sur l’Afrique. «Les employés sont les acteurs du changement qui est en cours», a assuré le directeur général, en se montrant rassurant quant à l’avenir de la première banque du pays. «La STB est en marche. Elle avance lentement mais sûrement», a-t-il lancé en conclusion.
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