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Décès de Mohamed Talbi : Penseur de l’islam des lumières

L’historien et islamologue Mohamed Talbi est décédé dans la nuit de dimanche à lundi 1er mai 2017, à l’âge de 96 ans.

Mohamed Talbi, professeur émérite des universités et président de l’Association tunisienne des musulmans coraniques, est l’un des bâtisseurs de l’université tunisienne où il a enseigné l’histoire du Moyen-âge et formé plusieurs générations d’historiens et islamologues. Il a toujours prôné une mutuelle reconnaissance entre les traditions de l’Occident et de l’Orient et avait sa propre lecture de l’islam en comptant seulement sur ce que dit le Coran.

Il a publié des centaines d’articles dans ce sens et pas moins de 30 ouvrages consacrés tous à l’histoire, la théologie et la spiritualité. Son dernier « Méditations sur le Coran: Vérité, Rationalité, I’jâz scientifique », publié il y a tout juste un an, jette un pont entre les sciences humaines et les sciences coraniques en mariant les méthodes quantitatives et l’analyse qualitative fondée.

Chevalier de la Légion d’honneur (France, 1983), Officier de la Légion d’honneur (France, 1984), Commandant de l’ordre national du mérite pour l’enseignement (Tunisie, 1987), Grand officier de l’ordre de la république (Tunisie, 1991), le défunt a été également plusieurs fois primé un peu partout dans le monde. Parmi ces prix, celui de Léopold Lucas (Allemagne 1985).

Sous le régime de Ben Ali, auquel il était un irréductible opposant, il s’était illustré par sa défense de la liberté d’expression et des droits de l’homme, ce qui lui a valu des campagnes de diffamation dans les médias officiels et officieux. Certains de ses livres étaient aussi interdits de diffusion.

Rappelons aussi que Mohamed Talbi, souvent incompris pour sa lecture rationaliste du texte sacré, a souvent été pris pour cible et menacé de mort par les islamistes de toutes tendances.

Parmi ses positions les plus iconoclastes et qui lui ont valu ses attaques virulentes de la part des défenseurs de l’islam fondamentaliste, on citera son affirmation que le voile porté par certaines musulmanes n’a rien à voir avec l’islam et la tradition islamique, et que la consommation du vin n’a pas été interdite textuellement par le Coran.

Z. A. 

 

 

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