Les bons résultats de 2016 confortent la Biat dans ses orientations stratégiques en termes de gouvernance, d’innovation et d’internationalisation.
Par Wajdi Msaed
La Banque internationale arabe de Tunisie (Biat) a tenu, mercredi 24 mai 2017, ses assemblées générales ordinaire et extraordinaire pour l’exercice 2016, sous la présidence d’Ismaïl Mabrouk, président du conseil d’administration et en présence des membres du conseil, du DG Mohamed Agrebi et de quelque 400 actionnaires.
Un bon exercice 2016
Les travaux des deux assemblées se sont caractérisés par un climat de confiance, qui a régné durant toute la matinée, entre le management de la banque et ses actionnaires, climat qui traduit le souci de ces derniers de voir l’établissement persévérer sur la voie du succès qu’elle a empruntée depuis quelques années. En témoignent la position de leader qu’elle a pu préserver, durant l’exercice 2016, en termes de PNB, de dépôts bruts et de bénéfices nets, qui ont atteint 190 millions dinars tunisiens (MDT), en progression de 25,4% par rapport à ceux de 2015 (155 MDT).
D’ailleurs, M. Mabrouk a bien précisé, dès l’ouverture des travaux, que «ces résultats, qui consolident la position de la banque sur la scène bancaire nationale, témoignent de la confiance placée en elle par ses actionnaires et par ses quelque 800.000 clients, qui trouvent auprès des collaborateurs une compétence et un professionnalisme de haut niveau».
Ces performances sont, par ailleurs, le résultat d’une vision stratégique, qui est partagée par toutes les parties concernées par l’avenir de cet établissement qui fait honneur au système bancaire tunisien, qui contribue pleinement au financement du développement économique du pays et qui ne cesse de consolider sa dimension sociétale et sa politique RSE, notamment à travers la Fondation Biat, créée en 2014 et devenue un exemple en matière de soutien à la jeunesse entrepreneuriale, à l’éducation et à la promotion sociale et culturelle.
On a aussi mis en exergue le renforcement du Pôle Conseil Financier afin de lui permettre d’apporter de meilleurs appui et accompagnement aux entreprises clientes dans leurs projets de développement et de restructuration, surtout celles affrontant des difficultés financières.
On n’a pas omis d’évoquer aussi l’importance des conventions de partenariat conclues avec des banques étrangères, africaines en l’occurrence, en vue d’aider les entreprises clientes à se développer à l’international et à marquer leur présence sur le continent africain.
Gialogue constructif avec les actionnaires
Les travaux des deux assemblées ont également été marqués par la qualité et la hauteur du débat engagé avec les actionnaires, qui ont fait des remarques, des observations et même des propositions.
Moncef Weghlani a estimé que les fonds propres de la banque sont assez faibles pour lui permettre de développer ses activités dans le continent africain. S’interrogeant sur la participation de la Biat au développement économique du pays, il a proposé de faire plus confiance aux investisseurs afin de dynamiser leur rôle dans la création des richesses et des emplois.
Habib Bouzouita a suggéré, de son côté, le renforcement des fonds propres en incorporant les dividendes afin de conforter l’ambition de la Biat d’aller au-delà des frontières nationales. Car, a-t-il indiqué, «l’investissement en Afrique coûte énormément cher».
Un autre intervenant à posé une question relative au capital, qui n’a subi aucune augmentation depuis plusieurs années, alors que les bénéfices affichés le permettent.
On a évoqué, aussi, l’absence de système de virement électronique interbancaire et demandé des éclaircissements sur la situation des sociétés filiales, notamment celle chargée du recouvrement.
En réponse à ces questions, Ismail Mabrouk a rappelé l’engagement historique de la Biat au service du développement économique de la Tunisie et l’apport en matière d’innovation, qui la caractérise sur la place financière, avec, notamment, le lancement, récemment, du premier indice obligataire «Tunisian Bond Index».
En ce qui concerne l’activité à l’international et notamment en Afrique, il a estimé qu’en termes de création de valeurs, il est difficile de trouver des opportunités intéressantes ailleurs. «Cela nous incite à bien segmenter la clientèle tunisienne pour bien l’accompagner et satisfaire sa demande sur le continent», a-t-il ajouté.
Parlant des perspectives futures de la Biat, M. Mabrouk a indiqué que la banque «continuera de mobiliser tous ses moyens humains, suivant une vision basée sur une gouvernance claire et transparente et une bonne compréhension des besoins de la clientèle à travers une offre de produits et de services adaptée à leurs besoins et à leurs aspirations».
«L’augmentation du capital ne pourrait être envisagée que sur recommandation de la Banque centrale de Tunisie (BCT)», a expliqué M. Mabrouk, en annonçant que le montant du dividende à 4 dinars par action sera maintenu.
Neuf résolutions ont été présentées et approuvées, dont celle relative à la nomination des nouveaux membres du CA et à celle de Taher Sioud comme membre représentant les petits porteurs, qui a soulevé un débat à propos de la nomination, certains petits porteurs réclamant l’élection de leur représentant au CA par eux-mêmes et refusant sa désignation directement par l’assemblée générale. Mais comme les textes de loi définissant le concept même de petit porteur font encore défaut, l’association des petits porteurs devrait en faire l’un des axes de son action future, notamment en direction de l’Assemblée des représentants du peuple (ARP).
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