Samedi 10 juillet 2017, pleine lune et sole italiano pour l’ouverture de la 32e session du Festival international de musique symphonique d’El Jem.
Par Hamma Hanachi
L’Orchestra dell Opera Italiana, sous la direction de Paolo Andreoli, rend un hommage appuyé au ténor Luciano Pavarotti, disparu il y a juste dix ans. L’orchestre est récent, fondé en 2014, mais il a déjà creusé sa voie en interprétant le répertoire italien et forcément la musique de Verdi.
Le grand public était là, mais le désordre aussi !
Pavarotti-ci, Pavarotti-là
Ecran géant en fond de scène, Pavarotti en action, photos de scène, Pavarotti jeune dans ‘‘Othello’’, Pavarotti dans ‘‘La Traviata’’… l’orchestre entre au complet, cuivres, archets, ténors, soprano et Andreoli, apparemment conquis par le nombreux, trop nombreux public, faute de place, beaucoup de spectateurs déambulent entre les travées, colère, indignations des uns, moqueries des autres, ajoutez à cela les écrans des portables, les sonneries, les appels… Pas très musique classique, mais passons !
Sur scène, la chanteuse termine ses menaces de la brûlante ‘‘Carmen’’ de Bizet : «La fleur que tu m’as jetée», version Pavarotti, tonnerre d’applaudissements, suit ‘‘Figaro’’ de Mozart chanté en groupe, l’air est connu, joyeux à souhait, le ton est à l’amusement. Défilent les standards du bel canto, l’inévitable.
Les instruments se déchaînent; les chanteurs ne sont pas en reste.
‘‘La Dona è mobile’’, tiré de ‘‘Rigoletto’’ de Verdi; en même temps sur l’écran Pavarotti, jeune, joue le Duc de Mantoue; il chante; il est né pour chanter; le public est ravi, enchanté; les instruments se déchaînent; les chanteurs ne sont pas en reste.
Entracte. Les responsables de l’organisation de l’ambassade d’Italie, l’Institut culturel italien, la Fondation Pavarotti et le ministre des Affaires culturelles se retrouvent devant les micros et les caméras, des commentaires naturellement élogieux et retour de l’orchestre sous les ovations.
Il est né pour chanter…
La voix trempée dans l’amour
Des extraits d’opéras connus de Verdi, Rossini évidemment, voisinent avec le géant Caruso, qui occupent une large place dans le panthéon du bel canto, sont exécutés avec allant. Les ténors s’y mettent à deux à trois à quatre; les voix percent le ciel sans ombres; le public réagit; plaire est le maître mot.
Le chef Andreoli se met au piano; le jeune ténor qui fait ses écoles en Italie Hassen Doss est intégré au ténor; il est longuement applaudi (peut-il en être autrement?). Comme il se doit dans ce genre de «scène», l’air le plus connu et le plus applaudi clôt le spectacle. Il s’agit infailliblement de ‘‘Ô Sole mio’’… qui sent le charme, la chaleur et la voix trempée dans l’huile d’olive et… l’amour.
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