Le Carthaginois Magon, le père de l’agronomie, a été au centre d’un colloque sur le passé et l’avenir de l’agriculture en Tunisie : savoirs, acquis et défis d’avenir.
Dans le cadre de la deuxième session des Matinales de Carthage, organisées à l’espace l’Agora, à la Marsa, dans le cadre de la 53e édition du Festival international de Carthage, un colloque s’est tenu jeudi 20 juillet 2017, sur le thème: «Magon, le père de l’agronomie» avec la participation de M’hamed Hassine Fantar, historien et archéologue, Habib Ayeb, géologue et enseignant-chercheur à l’Université de Paris 8, Mohamed Salah Bachta, professeur à l’Institut national agronomique de Tunis (INAT), et Leith Ben Becher, fondateur du Syndicat des agriculteurs en Tunisie (Synagri).
Dans son intervention intitulée «L’agriculture du temps des Carthaginois, le traité de Magon», M’hamed Hassine Fantar présente le fameux recueil du père de l’agronomie, Magon, le Carthaginois. «Plus qu’un recueil, une vraie encyclopédie de 28 volumes, dont 66 extraits seulement ont été dévoilés à ce jour, après n’avoir compté que 40. Une œuvre fruit de la recherche de Magon qui a englobé l’ensemble des secteurs de l’agriculture, où l’olivier et la vigne occupent une place particulière», explique-t-il, précisant que l’agronome carthaginois cherchait à répondre aux préoccupations de son époque et à travailler ses recherches, qui demeureront toujours d’actualité dans notre contrée, jusqu’à ce jour. «Comme quoi il ne serait pas inutile d’en faire bon usage dans nos politiques actuelles, notamment en approfondissant l’étude de ces 28 volumes pour en extraire d’autres trésors», conclut l’archéologue.
Quant à Habib Ayeb, il est venu défendre le combat qu’il mène et que souligne le thème de son intervention : «Pour une souveraineté alimentaire». A ce propos, il s’est basé sur les derniers chiffres publiés par le ministère de l’Agriculture qui nous révèlent que la Tunisie importe 65% de ses besoins alimentaires. «Un vrai paradoxe quand on sait que la Tunisie était exportateur au début du 20e siècle», regrette-t-il.
Ce fut ensuite au tour de Mohamed Salah Basta de présenter un exposé sur le thème : «Politiques publiques : acceptation et approches d’analyse – conséquences sur l’agriculture», un plaidoyer en faveur d’une politique inclusive des stratégies sectorielles en matière d’agriculture.
Enfin, Leith Ben Becher a présenté un témoignage pratique d’homme de terrain, affirmant que «l’agriculture se retrouve face à une problématique primordiale : comment produire bien et, surtout dans la continuité face à toutes les contraintes auxquelles il fait face, libéralisation économique, rareté de l’eau, etc.? Une seule solution, la logique de durabilité, mais avec une dimension économique (production), une dimension sociale (couverture et assurances des ouvriers) et une dimension environnementale.
Source : communiqué.
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