Grâce à la mise en jeu de la lumière et du son au sein d’installations réalisées au centre historique de Houmt-Souk, Djerba a livré son corps et son cœur aux artistes du monde.
Par Naceur Bouabid
Qu’elles étaient attrayantes ces installations d’art de la lumière produites par les 21 artistes dans le cadre du projet artistique « SEE Djerba », organisé par le collectif Créatifs (Interference Tunis) avec la collaboration du collectif local Ijou Gdena (Djerba).
Des lieux de la mémoire ressuscités
Fruit de dix jours de réflexion et de recherche sur le patrimoine, de concertation et d’inspiration, ces expériences perceptuelles exposées la nuit des 29 et 30 juillet 2017 ont donné à plaire à une foule nombreuse de visiteurs, badauds ou connaisseurs, immensément ravis tant par l’originalité des œuvres présentées que par l’animation particulièrement inhabituelle créée au sein du centre historique de Houmt-Souk, jusqu’à une heure tardive de la nuit.
Les 20 expériences exposées dans différents sites répartis essentiellement au sein du centre historique de Houmt-Souk, pertinemment choisis par les artistes, puisent leur originalité dans la mise en jeu de la lumière et du son au sein d’installations qui étaient parfaitement inscrites dans les lieux qui les accueillaient.
Valoriser le patrimoine de l’île
Les 21 artistes originaires de sept pays, la Tunisie, l’Allemagne, l’Autriche, la Suisse, l’Iran, le Venezuela et la Pologne, auxquels se sont associés des jeunes volontaires du collectif local Ijou Gdena, se sont activés, dix jours durant, pour dessiner, écrire, pour mettre le corps, le mouvement et le temps en lumière devenue médium photographique et matière.
Ils ont mis en valeur des coins qui n’interpellent plus le regard, tant banalisés car côtoyés au quotidien; des lieux symboles, perdus et oubliés par la mémoire collective, tels Bir Erroumi en l’occurrence, soumis à l’épreuve du son et de l’image animée, ont été ressuscités pour le plaisir avoué de beaucoup de nostalgiques.
Ces jeunes talents se sont approprié élégamment des espaces publics pour en devenir les hôtes vite acceptés et gentiment adoptés par les habitués des lieux.
La Place d’Algérie, avec le mémorable café Hadj Hassen, était le centre névralgique de l’événement, se voyant muer pour la circonstance en espace de rencontre, de contact et d’échange entre les membres de cette si belle communauté de jeunes artistes et volontaires locaux ralliés à la cause de l’art et mus par le seul souci de promouvoir la culture et de valoriser le patrimoine dans leur île.
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