Selon la Banque centrale de Tunisie (BCT), les crédits à l’économie ont augmenté de près de 13% en novembre 2017 par rapport à un mois auparavant.
La masse monétaire au sens de M3 s’est accrue de 9% en glissement annuel (GA), en novembre 2017, contre +8,3% un mois auparavant, indique la BCT dans son rapport sur les ‘‘Evolutions économiques et monétaires’’, de décembre 2017,ajoutant que cette amélioration reflète principalement l’accélération rapide aussi bien des crédits à l’économie (+12,9% contre +11,8% en octobre) que des créances nettes sur l’Etat (+14,3% contre +11,7% en octobre).
Les créances nettes sur l’extérieur continuent par contre à tirer M3 vers le bas quoiqu’à un rythme nettement moins fort qu’en 2016.
Quant aux ressources monétaires, elles se sont inscrites en hausse en novembre 2017. Cette évolution porte la marque notamment d’une hausse importante des dépôts à vue bancaires (+13% en GA, contre 5,7% en novembre 2016) et des billets et monnaies en circulation (+12,6% en GA contre +15,9%).
Du côté des contreparties, on notera une augmentation importante de 808 millions de dinars tunisiens (MDT) des crédits à l’économie, en novembre, par rapport au mois précédent.
Ce net accroissement porte la marque, essentiellement, de l’accélération des crédits aux professionnels qui présage d’une reprise graduelle de l’activité économique, après une longue période de léthargie.
Selon les données de la centrale d’information de la BCT, les crédits aux professionnels ont progressé de 61% sur les 10 premiers mois de 2017, par rapport à la même période de l’année précédente, tirés principalement par une hausse significative des crédits de court terme. Cette évolution a profité essentiellement aux clients industriels et, dans une moindre mesure, au secteur des services.
Quant aux crédits aux particuliers, ils ont progressé à un rythme moins rapide que celui enregistré une année auparavant (+1.823 MDT à fin octobre 2017 contre +1.578 MDT).
Liquidité bancaire et taux d’intérêt
A fin novembre 2017, le besoin moyen des banques en liquidité a totalisé 10,4 milliards de dinars, soit 4,1 milliards de plus qu’une année auparavant.
D’un mois à l’autre, le besoin des banques a augmenté de 400 MDT, portant la marque de l’effet restrictif exercé par le secteur extérieur, tel qu’en témoignent les achats nets par les banques de devises auprès de la Banque centrale (529 MDT en novembre 2017).
Dans ce contexte, la Banque centrale est intervenue sur le marché monétaire, essentiellement par voie d’appels d’offres, pour une enveloppe moyenne de 7.000 MDT, en novembre.
Faut-il rappeler que l’Institut d’émission a plafonné, depuis juillet 2017, ses interventions sous cette forme au montant susmentionné. Son intervention a été complétée par des swaps de change, utilisés comme instrument de politique monétaire, pour une enveloppe moyenne de 937 MDT, en novembre, soit 150 MDT de plus qu’en octobre.
Le plafonnement de l’appel d’offres à 7.000 MDT a engendré un recours intensif des banques à la facilité de prêt à 24 heures (1.497 MDT en moyenne, en novembre après 1.275 MDT en octobre 2017), au taux de 5,25%, c’est-à-dire 25 pbs au-dessus du taux directeur.
De ce fait, le total des opérations de politique monétaire a culminé à 10,4 milliards de dinars, en moyenne, en novembre 2017, son niveau le plus élevé historiquement.
Le déficit de liquidité sur le marché interbancaire a maintenu le taux d’intérêt quotidien sur le marché monétaire, tout au long du mois de novembre, à un niveau proche du taux de la facilité de prêt à 24 heures, soit 5,23%.
Source : ‘‘Evolutions économiques et monétaires’’, décembre 2017, Banque centrale de Tunisie.
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