Adnen Mansar/Tarek Kahlaoui.
Une nouvelle fois, le parti Harak Tounes Al-Irada fait face à une vague de démissions de dirigeants dont deux de ses fondateurs, Adnen Mansar et Tarek Kahlaoui.
L’annonce a été faite aujourd’hui, mercredi 19 septembre 2018, dans un communiqué publié sur la page Facebook de Tarek Kahlaoui, qui cite les noms de 79 membres démissionnaires de ce parti fondé par l’ancien président par-intérim, Moncef Marzouki, dont 22 membres du bureau politique.
Parmi ces démissionnaires figurent Adnen Mansar, ancien porte-parole de la présidence de la république, Tarek Kahloui, Ines Jedidi, Mounir Derbel et Kamel Ilahi.
Les 57 autres démissionnaires sont membres de différents bureaux régionaux.
Les signataires de ce communiqué indiquent que la ligne politique du Harak n’est plus indépendante et que le parti s’est rapproché d’une partie au pouvoir, par allusion au parti islamiste Ennahdha, et ce uniquement pour des calculs politiques liés aux élections présidentielles. Traduire : M. Marzouki mise sur l’électorat islamiste pour gagner les présidentielles de 2019.
«Les ambitions légitimes du président du Harak, sa façon de négliger le parti et son refus d’y effectuer des réformes nécessaires lui ont fait perdre son identité politique», lit-on dans le communiqué.
Cette identité politique est, selon Adnen Mansar, socio-démocrate, ligne dont le président du parti continue de s’éloigner en prenant des positions visant à plaire aux islamistes : soutien bavard et inconditionnel aux Frères musulmans en Egypte, à la Turquie d’Erdogan, au Qatar, etc.
Selon M. Mansar, M. Marzouki se positionne uniquement par rapport à ses ambitions présidentielles, et se coupe totalement des ses principes fondateurs et se met sur le dos sa famille naturelle, qui est social et démocrate.
On peut cependant répliquer à Mansar et Kahlaoui qu’ils se contentent de jeter la responsabilité du dépérissement du Harak sur Moncef Marzouki, mais qu’ont-ils fait eux-mêmes pour rectifier le tir. Ils ne s’intéressaient jusque-là qu’à leurs sorties médiatiques !
E. B. A.
Mansar : Marzouki peut compter sur Ennahdha aux présidentielles de 2019
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