L’association tunisienne Shams défendant les LGBTQ (lesbiennes, gays, bisexuels transsexuels et queer) a affirmé que le reportage diffusé hier soir, jeudi 4 octobre 2018, par l’émission «Les 4 vérités» sur El-Hiwar Ettounsi, met en danger la vie des transgenres présentées.
C’est ce qu’a indiqué l’association, aujourd’hui, dans un communiqué, en assurant que deux des transgenres ayant témoigné dans ledit reportage ont été reconnues par leurs familles. L’une d’elles a été violemment battue et mise à la rue, l’autre a pu fuir, aujourd’hui, sa ville natale et s’est cachée à Tunis.
Tout en déplorant que la chaîne privée n’ait pas respecté l’accord signé avec les témoins, Shams assure que les visages étaient mal floutés et les voix n’ont pas été changées, ce qui a permis aux proches des transgenres de les identifier facilement.
D’autre part, l’association dénonce la diffusion, dans ce reportage, d’une image négative des transgenres, assimilées à des travailleuses du sexe. C’est de la désinformation, présentant une image qui nuit aux transgenres et les expose davantage au danger, à la violence et aux menaces de mort dont elles sont souvent la cible.
Shams appelle par ailleurs la Haute autorité indépendante de la communication audiovisuelle (Haica) à intervenir rapidement et à ordonner à la El-Hiwar Ettounsi de supprimer toute trace de ce reportage, qui met en danger la vie de ces Tunisiennes ayant témoigné dans le but de défendre leur cause et dénoncer les abus dont elles sont victimes, et non pas pour être davantage stigmatisées et prises pour cibles.
Y. N.
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