Le directeur des Journées cinématographiques de Carthage (JCC) a tenu une conférence de presse hier, mercredi 17 octobre 2018, à la Cité de la culture, pour dévoiler le programme de la 29e édition qui aura lieu du 3 au 10 novembre avec la promesse de recentrer le festival sur ses fondamentaux.
Par Fawz Ben Ali
Nejib Ayed a commencé son allocution par un coup de gueule contre la censure du film de Mohamed Barsaoui dont le tournage a été interdit par le gouverneur de Kebili. Une pratique qu’il faudrait dénoncer car elle touche à la liberté d’expression et qui n’est pas digne d’un pays démocratique, souligne le directeur du festival.
Une grande famille
Nejib Ayed a rappelé que le succès des JCC est lié à la mobilisation de plusieurs organismes qui travaillent d’arrache-pied puis des mois. En plus du ministère des Affaires culturelles, l’équipe du festival est fortement soutenue par le Centre national du cinéma et de l’image (CNCI), mais aussi par les ministères de l’Intérieur, de l’Education, du Tourisme, de l’Enseignement supérieur, du Transport, des Technologies de la communication, et par la municipalité de Tunis.
Chiraz Laatiri, directrice du CNCI, a souligné que soutenir les JCC est à la fois un devoir et un honneur, car finalement, les JCC, le CNCI et la Cinémathèque Tunisienne forment une grande famille.
Le programme de cette année est conçu comme un retour aux sources et aux fondamentaux, en rappelant qu’il s’agit avant tout d’un festival du sud, et un miroir du cinéma africain et arabe.
La direction artistique du festival a tenu à assurer un meilleur équilibre entre l’Afrique et les pays arabes en termes de films et d’invités, tout en misant sur l’aspect militant et engagé des œuvres sélectionnées.
Cette année, les JCC rendront hommage à quatre pays à travers des focus sur les cinémas sénégalais, irakien, indien et brésilien. Etant un festival tricontinental depuis sa création en 1966, les JCC ont préservé cette habitude de s’ouvrir aussi sur le cinéma asiatique et latino-américain. En partenariat avec les ambassades des quatre pays cités ci-haut, le public est invité à prendre part à des spectacles de musique et de danse sur l’avenue Habib Bourguiba, en plus des projections spéciales et des dégustations culinaires.
Nejib Ayed et Chiraz Laatiri.
Engagé, populaire et festif
Malgré la programmation de plusieurs séances à la Cité de la Culture, Nejib Ayed a souligné que les JCC seront essentiellement présentes sur l’avenue Habib Bourguiba qui caractérise l’aspect populaire et festif du festival.
D’ailleurs la mythique avenue accueillera quotidiennement une cinquantaine de spectacles d’animation, ainsi que des projections en plein air des classiques du 7e art.
Les cérémonies d’ouverture et de clôture auront lieu à la salle de l’opéra à la Cité de la Culture. Le film d’ouverture sera ‘‘Apatride’’ de la cinéaste marocaine Narjiss Nejjar.
Etant avant tout un festival de cinéma d’auteur, de réflexion et de rencontres, les JCC tiennent cette année à préserver la bonne habitude de débattre après les projections. Ainsi, Nejib Ayed a annoncé que les débats auront lieu le lendemain de chaque projection en présence des cinéastes au café-théâtre ‘L’étoile du nord’.
Interrogé sur le système de billetterie qui reste chaque année le point faible des JCC. Nejib Ayed a souligné qu’il s’agit d’une question épineuse que le festival n’a pas réussi jusque-là à résoudre, vu le flux énorme des festivaliers. Mais, cette année, on espère voir une meilleure organisation avec les dix guichets qui seront sur l’avenue Habib Bourguiba ainsi que d’autres à la Cité de la Culture, à la Poste tunisienne et dans toutes les salles de cinéma.
Pour sa part, Chiraz Laatiri a indique que l’on utilisera le même système de billetterie qui a été testé et approuvé lors du Festival Manarat qui a eu lieu en juillet dernier.
La critique de cinéma américaine de renommée Deborah Young présidera le grand jury qui sera également composé du cinéaste brésilien Licino Lazevedo, de l’actrice et réalisatrice libanaise Diamand Bou Abboud, du cinéaste tunisien Ridha Behi, de la comédienne guinéenne Maimouna N’Diayé, de la réalisatrice palestinienne Mai Masri et de la fondatrice du Centre pour l’étude et la recherche sur les femmes africaine au cinéma Betti Elerson.
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