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Festival Cinéma de la Paix : Une nouvelle édition née dans la douleur

Le comité d’organisation de la 19e édition du festival «Cinéma de la Paix ?» a donné une conférence de presse le mercredi 6 mars 2019 à la salle le Rio pour annoncer le programme de cette année qui s’étalera du 12 au 17 mars 2019.

Par Fawz Ben Ali

Le Festival «Cinéma de la paix?» se tient chaque année depuis l’année 2000 sous l’égide de la Fédération tunisienne des ciné-clubs (FTCC) qui fête cette année le 70e anniversaire de sa création, mais qui ne connaît pas ses meilleurs jours à l’ère de l’actuel ministre des Affaires culturelles Mohamed Zinelabidine.

Un festival de résistance

En effet, 19 ans après sa création, ce festival militant de cinéma engagé et alternatif, l’un des premiers nés de la FTCC, a encore beaucoup de mal à assurer le financement nécessaire à sa survie, face à l’indifférence totale du ministère des Affaires culturelles et du Centre national du cinéma et de l’image (CNCI), indiquent les jeunes bénévoles qui continuent de croire à ce festival et le défendre avec passion.

Pour sa 19e édition, le festival s’est contenté du soutien de la fondation Friedrich Ebert Stinftung qui a alloué la somme de 4.000 euros, une somme qui a finalement servi de budget total de cette édition qui a failli ne pas avoir lieu, mais les jeunes bénévoles actifs de la FTCC ont tenu à relever le défi.

Le Festival «Cinéma de la paix?» défend une vision anthropocentrique, centrée sur l’humain, le réel et l’actuel à travers une sélection de films qui tournent chaque année autour d’une thématique particulière.

Cette année, les projections, les débats et les différentes rencontres seront placés sous le thème «Destinées ? Ce qu’il en reste…», où il s’agit aussi bien de destins d’hommes que de villes, et notamment la ville de Jaffa, dans le film palestinien ‘‘Recollection’’ de Kamel Al Jafari, qui fait partie du programme de cette année.

Les questions valent mieux que les réponses

Depuis sa création, «Cinéma de la paix?» met en avant le questionnement qui est mis en exergue dans le point d’interrogation qui accompagne le nom du festival, c’est pour cela que les débats et les échanges occupent une place importance dans cette manifestation, où on tient à ce que chaque projection soit accompagnée d’un débat avec le public.

Les trois jeunes femmes membres de l’organisation Najla Rouissi, Medrar Sallem et Chiraz Ben Mrad ont annoncé le programme de cette année qui reste fidèle à la ligne du festival, c’est-à-dire toujours avec une sélection de films d’auteur engagés, des pépites du cinéma arabe et mondial.

Cette année, les cinéphiles auront rendez-vous avec 12 films entre longs et courts métrages, fictions et documentaires, anciens et récents, provenant de 11 pays différents, et en présence de 6 invités.

Au programme également un masterclass «Echo d’archives en Tunisie, la mémoire juive», une table ronde sur «Les archives de la FTCC, aperçu, témoignages et mémoire», et une rencontre avec le réalisateur algérien Nabil Djedouani autour du thème «Quelles destinées numériques pour les archives du cinéma algérien?».

Le festival s’inaugurera avec un film événement «Vote off» du cinéaste algérien Fayçal Hammoum, interdit de projection en Algérie. Sorti en 2017, ce film documentaire évoque le 4e mandat du président algérien Abdelaziz Bouteflika, un sujet qui est plus que jamais d’actualité puisqu’une vague de protestations secoue le pays en ce moment suite à la candidature du président à un 5e mandat.

Le programme :

• Mardi 12 mars :
– 19h : ‘‘Vote off’’ de Fayçal Hammoum (Algérie).

• Mercredi 13 mars :
– 15h : Carte blanche à Nabil Djedouani ;
– 19h : ‘‘Tickets’’ (Iran Bretagne et Italie).

• Jeudi 14 mars :
– 15h : Trois courts-métrages de Carlo Sironi (‘‘Valparaiso’’, ‘‘Cargo’’ et ‘‘Sofia’’-Italie) ;
– 19h : ‘‘Allemagne année zéro’’ de Roberto Rossellini (Italie).

• Vendredi 15 mars :
– 15h : Table ronde : «Les archives de la FTCC, aperçu, témoignages et mémoire» ;
– 19h : ‘‘Interruption’’ de Yorgos Zois (Grèce).

• Samedi 16 mars :
– 15h : ‘‘The holy mountain’’ d’Alejandro Jodorowsky (Mexique et Etats-Unis).
– 19h: ‘‘Le murmure de la pivoine’’ de Vincent Guilbert (France).

• Dimanche 17 mars :
– 10h : Masterclass animé par Fatma Cherif;
– 15h : ‘‘Recollection’’ de Kamal Aljafari (Palestine);
– 19h : ‘‘Roses empoisonnées’’ d’Ahmed Fawzi Salah (Egypte).

L’ensemble des projections et des rencontres se tiendront à la salle Le Rio, au centre-ville de Tunis

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