A l’occasion de la campagne électorale pour l’élection présidentielle anticipée, qui démarre aujourd’hui, lundi 2 septembre 2019, le Centre maghrébin des médias (CMM), créé récemment, organise sa 2e conférence-débat politique, ce vendredi 6 septembre, à l’hôtel Africa, au centre-ville de Tunis, à partir de 9h30.
La conférence-débat portera sur le thème : «Des dizaines de candidats aux présidentielles : pourquoi et qui en profite ?»
Des questions épineuses seront abordées surtout que la date du 1er tour, fixée au 15 septembre courant, risque de changer profondément l’échiquier politique actuel, ou au pire, de pérenniser une crise profonde causée par la mal-gouvernance de la classe politique élue depuis 2011.
Plusieurs intervenants prendront part au débat et feront un diagnostic de la situation et anticiperont les changements à venir. Il s’agit d’Imed Ben Halima, avocat et militant politique, Wafa Chedly, avocate et chroniqueuse, Khalil Rekik, candidat aux élections législatives, et Sofien Ben Farhat, chroniqueur.
Le fait que la plupart des participants se sont illustrés jusque-là par une féroce opposition au chef du gouvernement Youssef Chahed, candidat à la présidence, n’est sans doute pas une simple coïncidence. Ce qui nuit énormément à la crédibilité de la conférence-débat, qui risque d’être à sens unique. Déséquilibrée voire orientée contre… Chahed. La ficelle est trop grosse pour ne pas être remarquée.
Selon le communiqué diffusé par les organisateurs, un axe initial traitera du dilemme de la fragmentation de la famille démocratique et progressiste. Laquelle fragmentation conduira inconditionnellement au morcellement du corps électoral et à l’éparpillement des voix, qui pourrait profiter au mouvement islamiste Ennahdha, le mieux organisé et disposant d’un électoral stable, même si, cette fois, il y a plusieurs candidats issus de cette tendance.
Depuis 2012, l’expérience a montré que l’unification des partis dans le cadre d’alliances politiques ou électorales n’a pas conduit nécessairement au succès souhaité et à barrer la route face aux dangers qui guettent le processus démocratique naissant en Tunisie.
Sur un autre plan, les intervenants débattront de la question de l’éthique des élections et de l’action politique depuis 2011. Le fait est que, face à une «concurrence» exacerbée entre partis, le sentiment de haine s’accroît de façon inquiétante et conduit à des pratiques inacceptables où diffamation et la désinformation tiennent souvent lieu de débat. Entre-temps, les questions fondamentales, qui concernent directement le citoyen et l’électeur, sont complètement négligées et passées à la trappe.
L’accent sera également mis sur l’avenir des mouvements théocratiques en Tunisie à la lumière des scissions et des divisions qui fractionnent les mouvements se réclamant de l’islam politique en Tunisie. Ce phénomène s’étant notamment amplifié suite à l’annonce des noms et listes des candidats aux élections présidentielles anticipées et législatives.
I. B. (avec communiqué).
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