Le rapport mondial sur la compétitivité 2019 du World Economic Forum (WEF) maintient la Tunisie au même rang (87e) que celui de 2018, avec des scores sensiblement identiques. Le pays tarde à sortir de la crise pour relancer son économie.
Le classement du rapport du WEF a porté en cette année 2019 sur 141 pays, contre 140 recensés en 2018.
Les scores vont de 0 à 100, ce dernier représentant le meilleur niveau. Le signe + (avance) et – (recul) reflète le score atteint par rapport à l’édition 2018. Les classements de 1 à 7 signifient que 7 est le meilleur ou le plus élevé selon la rubrique.
Le score général de la Tunisie en 2019 (56,4) n’a pratiquement pas changé par rapport à 2018 (55,6).
Les catégories analysées dans le rapport sont au nombre de 12 : les institutions – l’infrastructure – l’adoption des technologies de la communication et de l’information (TICs) – la stabilité macroéconomique – la santé – les qualifications – le marché de produits – le système financier – la taille du marché – le dynamisme du secteur privé – et la capacité d’innovation.
Les institutions : 73e rang (score : +53)
La sécurité a augmenté (+77,9) tout comme le taux d’homicide (+91,5), la liberté de la presse (+70,4) et la performance du secteur public (+52,3). La transparence budgétaire est restée la même qu’en 2018 (39e rang), alors que l’indépendance judiciaire a baissé (-45,4), de même que sont plutôt faibles, le score de la vision du gouvernement à long terme (27,7), celui du gouvernement assurant la stabilité des politiques (39) et celui de la réactivité au changement (37,1).
L’infrastructure : 85e (+62,7)
L’infrastructure du transport (+41,8) s’est améliorée, mais celle des services publics a baissé (-83,7) de même que le score de l’exposition de la population à l’eau non potable (-81,4).
Adoption des TICs : 83e (+50,9)
Si le classement des abonnements au téléphone mobile n’a pas changé (78e rang), celui de l’abonnement Internet à haut débit fixe s’est amélioré (score +17,5 et 78e rang), de même que celui des utilisateurs Internet (score +64,2 et 78e rang mondial).
Stabilité macro-économique : 124e (-65,7)
L’inflation classe le pays au 117e rang sur 141 pays avec un score de -93,6, et une dynamique de la dette au 133e rang sur 141 pays et un score qui n’est que de 37,7, sachant que la soutenabilité de la dette exprime la capacité d’un État à rembourser ses emprunts, donc sa solvabilité.
La santé : 49e (+85,3 )
Le secteur de la santé figure parmi les meilleurs du pays grâce à une bonne espérance de vie : 48e rang mondial et un score de 85,3.
Les compétences tunisiennes : 84e (-59,6)
Tous les indicateurs de cette catégorie ont baissé : qualité de la formation professionnelle, étendue de la formation du personnel, compétence des diplômés, compétences numériques parmi la population active, et facilité de trouver des employés qualifiés.
Marché des produits : 92e (+52,4)
Le score (+54,3) de l’effet de distorsion des taxes et subventions sur la concurrence, classe le pays au 37e rang mondial. Par contre, le score de la concurrence dans les services a baissé (-61,2) et classe le pays au 96e rang. Quant à l’ouverture commerciale, elle s’est améliorée (+51,9 et 108e rang) et demeure positive dans les créneaux des tarifs et de la prévalence des barrières non tarifaires.
Marché du travail : 133e rang (-46,4)
Les droits des travailleurs se sont améliorés, les pratiques de recrutement et de renvoi, et la flexibilité du travail également en termes de détermination des salaires. Par contre, les autres créneaux ont tous baissé, à savoir la coopération entre patrons et employés, les politiques actives du marché du travail, la facilité de recruter des travailleurs étrangers, la mobilité des travailleurs, et le recours à une gestion professionnelle.
Système financier : 94e (-55,7)
Le crédit intérieur au secteur privé s’est amélioré, de même que la disponibilité du capital risque, la capitalisation du marché, et le ratio des fonds propres réglementaires des banques. Les reculs ont été constatés dans le financement des PME (109e sur 141 pays), les primes d’assurance, la stabilité financière (132e rang mondial), la solidité des banques (123e), et la difficulté de financement (lacunes des crédits) : 112e sur 141 pays.
Dynamisme du marché privé : 74e (+59 )
Tous les indicateurs se sont améliorés, tels que les délais (47e mondial) de création d’entreprises, le coût de leur création (56e), et la culture entrepreneuriale (112e). Par contre, le taux de recouvrement d’insolvabilité est négatif (-52,2) et classe le pays au 39e rang mondial.
Capacité d’innovation : 92e (-32,6)
La croissance des entreprises innovantes (114e mondial), le développement des clusters, la diversité de la main d’oeuvre, les publications scientifiques, la commercialisation, et le dépôt de marques se sont tous améliorés en 2019. Par contre, des baisses ont été relevées dans la recherche et le développement (69e rang) et les dépenses les concernant, les demandes de brevets, et l’importance accordées aux institutions de recherche.
Classement des autres pays
Dans les pays Mena (Moyen orient – Afrique Nord), le Maroc au 75e rang mondial devance la Tunisie, l’Algérie est 89e, l’Egypte est 93e, alors que dans les pays du Golfe, qui sont les mieux classés de la région, les Emirats arabes Unis sont 25e, le Qatar 29e, l’Arabie Saoudite 36e et le Koweït 46e.
Au plan africain, le meilleur classement est celui de l’Ile Maurice (52e), suivie de l’Afrique du Sud (60e), la Namibie (94e), le Rwanda (100e), l’Ouganda (115e) la Guinée (122e), le Kenya (95e) et le Nigeria (116e).
Les 10 premiers pays ayant atteint le meilleur classement au monde sont Singapour (1er) suivis des Etats-Unis (2e), Hong Kong, Les Pays Bas, la Suisse, le Japon, l’Allemagne, la Suède, le Royaume Uni et le Danemark (la France est 15e et l’Italie est 30e).
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