Depuis la révolution de 2011, on ne cesse de se vanter des progrès enregistrés en Tunisie en termes de liberté d’expression et de presse. Et même si les médias s’expriment beaucoup plus librement, notamment concernant la politique, il y a des thèmes qui demeurent tabous…
Les sujets religieux sont les champions de la catégorie par excellence, car même lorsqu’ils sont traités dans les médias, on s’assure de respecter une attitude politiquement correcte visant à éviter, à tout prix, de heurter la sensibilité de la société, et ce au détriment de… la liberté d’expression.
Par conséquent, presque personne n’oserait, par exemple, remettre ouvertement en question la pertinence des préceptes religieux ou la véracité des textes sacrés, dans un média, tel que cela est permis par la liberté d’expression, dont on est supposés jouir.
Pourtant, l’objectif ne serait pas de manquer de respect au peuple, majoritairement musulman sunnite, mais de simplement enrichir la qualité des émissions médiatiques en permettant la tenue de débats intellectuels sur des sujets aussi intéressants pour la société, tout en respectant sa liberté de culte.
L’idée serait également de permettre aux minorités religieuses d’exercer leur droit humain de s’exprimer et de promouvoir, elles aussi, leurs idées, qui ne correspondent pas forcément à la vision conformiste imposée presque partout, depuis l’école primaire.
Dans ce contexte, le cheikh chiite Ahmed Salmane sera l’invité de Borhen Bsaïes, ce soir, 6 janvier 2020, sur Attessia TV, à partir de 20h, dans le cadre de l’émission «Pour l’Histoire», afin de parler notamment de la légitimité d’exercer le prosélytisme chiite en Tunisie.
Une initiative qui pourrait – et devrait en tout cas – mettre fin au complexe médiatique face à ce genre de sujets, jugés excessivement audacieux, et ouvrir enfin la voie aux émissions et débats dans ce genre.
C. B. Y.
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