Après une absence d’une dizaine d’années, le Festival de musique et de chanson tunisiennes revient avec une nouvelle édition qui se tiendra du 24 au 30 avril 2020, au début du mois du ramadan, à la Cité de la Culture.
Par Fawz Ben Ali
Après le Festival de la chanson tunisienne (1986 – 2004) puis le Festival de la musique tunisienne (2005 – 2008), tous les deux remplacés par les Journées musicales de Carthage (JMC) avec une ouverture sur toutes les musiques du monde, le ministère des Affaires culturelles vient de lancer un «nouveau» festival entièrement dédié aux compositions purement tunisiennes, s’inscrivant dans la continuité des deux anciens formats abandonnés entre-temps.
Repartir de zéro
Les organisateurs du festival ont préféré repartir de zéro avec cette première édition. Un nouveau-né parmi les festivals de musique en Tunisie, porté par une nouvelle direction, une nouvelle conception et de nouvelles aspirations.
Ezzeddine El Béji (directeur du festival), accompagné par Monia Messaoudi (directrice du théâtre de l’Opéra) ont tenu une conférence de presse, le lundi 10 février à la Cité de la Culture pour évoquer les grandes lignes de cette première édition qui coïncidera avec le mois du ramadan. «On était obligé de placer le festival dans cette période, compte tenu de l’agenda culturel surchargé avant et après le mois sacré», a indiqué M. El Béji.
Comme on est à plus de deux mois du lancement du festival, le programme détaillé n’est pas encore mis au point; le directeur s’est donc contenté de faire une présentation générale de cette initiative étatique pour redonner vie aux deux anciens rendez-vous (Festival de la chanson tunisienne et Festival de la musique tunisienne).
Le Festival de la chanson et de la musique tunisiennes sera compétitif, il comprendra notamment une compétition dédiée aux compositions tunisiennes (les candidats devront obligatoirement présenter des mélodies et des rythmes tunisiens pour espérer décrocher une place dans la compétition officielle). Mais aussi des compétitions régionales où il est question de revaloriser le patrimoine musical populaires des différentes régions du pays.
Revaloriser notre identité musicale
Interrogé sur les critères de sélection, le directeur du festival a précisé que le festival ne fera pas différence entre amateurs et professionnels, ni jeunes et moins jeunes. Le choix se fera uniquement selon la qualité des œuvres proposées, et jusqu’à quel point elles seraient respectueuses des codes de la musique tunisienne.
Ezzedine El Béji a profité de cette occasion pour rappeler la richesse et la diversité du patrimoine musical tunisien, que l’on se doit de préserver et de valoriser. Plusieurs initiatives s’inscrivant dans cette démarches sont d’ailleurs en train de voir le jour comme le nouveau télé-crochet musical tunisien «Le Trophée» (Ghanni Tounsi) diffusé en ce moment sur la chaîne nationale Watania 1, ou encore le nouveau partenariat que vient de signer l’Institution de la Rachidia avec la radio privée IFM, qui lui garantirait désormais plus de visibilité et d’audience notamment auprès des jeunes.
M. El Béji a d’ailleurs déploré le très peu d’intérêt des radios pour la chanson tunisienne, «la vraie, pas les chansons commerciales tunisiennes orientalisées ou occidentalisées», précise-t-il, en expliquant, par la même occasion, que les médias audiovisuels sont en grande partie responsables de «l’effacement» de l’identité musicale tunisienne, les appelant à offrir plus d’audience aux productions tunisiennes, notamment les œuvres qui seront primées à l’issue du festival, et qui ne dépassement pas les 4 minutes (selon les normes internationales) afin qu’elles aient une chance de passer sur les radios.
Par ailleurs, Ezzedine El Béj a souligné que le festival ne se limitera pas à une compétition et des prix, mais s’engage également à être un révélateur et un promoteur de talents, en leur offrant l’occasion de produire -par la suite- leurs chansons et de participer aux différents festivals.
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